(Tokyo) Miss Japon 2024, déjà au centre d’une polémique lorsqu’elle a remporté son titre pour être née en Ukraine et non dans l’archipel, a renoncé à sa couronne après des révélations sur une liaison extra-conjugale.

En janvier, l’élection de Karolina Shiino avait provoqué des débats lorsque des Japonais, plutôt venus de la droite conservatrice, avaient contesté le choix d’une Japonaise naturalisée pour représenter les canons de beauté du Japon.

Mais voilà qu’un scandale, touchant cette fois à sa vie privée, a éclaté après les révélations de l’hebdomadaire Shukan Bunshun sur une aventure extraconjugale – un interdit pour les Miss qui doivent incarner une moralité parfaite – qu’entretiendrait Karolina Shiino avec un médecin marié.

La jeune femme de 26 ans a tenu à s’excuser « profondément » pour cette histoire.

« D’abord, je n’ai pas voulu dire la vérité à cause du chaos et par peur… Je m’excuse auprès de ceux qui ont cru en moi et m’ont soutenue », a déclaré mardi Karolina Shiino sur le réseau social Instagram.

« Je considère que la situation est sérieuse et je renonce donc au titre de Miss Japon », a ajouté celle qui vit au Japon depuis l’âge de 5 ans.

Le Comité Miss Japon a accepté la demande de Mme Shiino de rendre sa couronne pour « des raisons personnelles », ajoutant que le titre resterait vacant cette année.

Sa victoire en début d’année avait provoqué un débat, en raison de ses racines caucasiennes très visibles.

« Cela n’a pas d’importance qu’elle soit juive-ukrainienne ou pas, mais je n’accepte pas sa personnalité. Pourquoi est-elle Miss Japon ? », s’était par exemple interrogé un utilisateur sur X.

D’autres prennent sa défense aujourd’hui.

« Vous avez l’esprit japonais. Je ne pense pas qu’une histoire de vie privée devrait vous contraindre à renoncer, mais c’est le Japon… », a regretté en réponse cet autre utilisateur de X.

Miss Japon, dont le premier titre fut attribué en 1950, récompense une « beauté de style japonais », c’est-à-dire faite de « beauté intérieure, de beauté physique et de beautés dans les actions », décrit le comité sur son site internet.

Au Japon, pays très conservateur, les personnalités du monde du divertissement ou du spectacle qui ont des liaisons, qui se droguent ou sont impliquées dans des scandales, sont souvent rejetées par leurs fans et leurs employeurs.