Des scientifiques américains ont découvert une nouvelle exoplanète de la grosseur de la Terre, mais qui pourrait avoir une atmosphère semblable à Vénus, ont-ils annoncé mercredi.

Les températures de l'exoplanète «GJ 1132b», nommée comme l'étoile autour de laquelle elle est en orbite, pourraient atteindre plus de 232 degrés Celcius, mais c'est encore assez froid pour qu'elle puisse ressembler à Vénus, selon des astrophysiciens.

Les experts auront l'occasion de vérifier leur hypothèse puisque GJ 1132b est située à seulement 39 années-lumière de la Terre, ce qui est dans la trajectoire du télescope spatial Hubble. Considérant qu'une seule année-lumière correspond à 9,46 milliers de milliards de kilomètres - la distance que parcourt la lumière en une année - la planète est située à environ 369 milliers de milliards de kilomètres.

Une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston dirigée par Zachory Berta-Thompson a découvert l'exoplanète en mai, en utilisant des télescopes du Chili. Ses collègues et lui ont publié les résultats de leurs recherches dans la revue Nature, mercredi.

On utilise le terme «exoplanète» pour désigner toute planète à l'extérieur du système solaire.

Selon M. Berta-Thompson, la découverte de GJ 1132b augure bien pour les recherches sur la présence de vie sur les planètes plus froides.

Les chercheurs estiment que l'exoplanète a un diamètre de plus de 14 805 kilomètres, ce qui est à peine plus gros que la Terre. Sa masse est toutefois 60 pour cent supérieure à celle de la planète bleue.

L'étoile de l'exoplanète, GJ 1132, est de type naine rouge et représente le cinquième de la taille du Soleil.

L'exoplanète est exposée à la lumière de son étoile chaque 1,6 jour, ce qui a permis à l'équipe de chercheurs de la repérer.

«Notre objectif ultime est de trouver une jumelle à la Terre (...) mais en cours de route nous avons trouvé une jumelle à Vénus», a expliqué l'astronome David Charbonneau, du centre d'astrophysique Harvard-Smithsonian et l'un des auteurs de la publication.

Les experts espèrent avoir plus de détails avec les télescopes Hubble et Spitzer. Le télescope James Webb, dont le lancement est prévu en 2018, pourrait leur fournir encore davantage d'informations.

Dans un autre article de Nature, le chercheur de l'Université du Maryland, Drake Deming, note que les astronomes pourront étudier GJ 1132  avec une «fiabilité sans précédent» en raison de sa proximité et de la petite taille de son étoile - ce qui minimise les chances d'une interférence de la lumière sur les mesures.

Selon M. Deming, qui n'a pas participé à la recherche, il s'agit «probablement de la plus importante découverte d'une planète à l'extérieur du système solaire».