La capsule non-habitée Dragon de la société américaine SpaceX lancée en janvier vers la Station spatiale internationale (ISS) est revenue sur la Terre mardi en amerrissant sans encombre dans le Pacifique, a annoncé la société californienne sur Twitter.

Dragon s'était désamarrée de l'avant-poste orbital à 14h10 pour entreprendre son retour en pilotage automatique, effectuant la dernière partie de sa descente freinée par trois immenses parachutes. La capsule s'est posée au large de la Basse-Californie au Mexique.

La capsule ramène divers équipements, des détritus de l'ISS et des échantillons d'expériences scientifiques menée en micro-gravité.

Dragon rapporte également deux scaphandres spatiaux qui ont connu des dysfonctionnements et que la NASA doit faire inspecter par le fabricant, United Technologies, avant qu'ils puissent être à nouveau utilisés par les astronautes de l'ISS.

La capsule Dragon s'était amarrée à l'avant-poste orbital le 12 janvier pour y livrer 2,2 tonnes d'approvisionnements et de matériels d'expérience scientifique.

Il s'agissait de la cinquième mission de ravitaillement de la Station effectuée par SpaceX pour le compte de la NASA, sur les 12 prévues dans le cadre d'un contrat de 1,6 milliard de dollars.

SpaceX avait lancé Dragon le 10 janvier à bord de sa fusée Falcon 9 depuis la base de l'armée de l'air de Cap Canaveral en Floride et avait alors tenté, pour la première fois mais sans succès, de récupérer le premier étage du lanceur sur une barge dans l'Atlantique.

La firme de Californie devait de nouveau essayer mardi soir de récupérer en mer le premier étage du Falcon 9 à l'occasion d'un autre lancement, celui d'un satellite de prévision des vents solaires et d'observation de la Terre.

Mais des vents trop forts en altitude ont forcé SpaceX à reporter de 24 heures le tir et sa nouvelle tentative de récupérer une partie de sa fusée sur une plate-forme flottante à 600 km au large de Jacksonville en Floride.

SpaceX avait déjà reporté à deux reprises depuis dimanche ce lancement, la première fois en raison de la panne d'un radar et lundi pour cause de mauvais temps.

Une fois qu'il se séparera du second étage, 165 secondes après le décollage, le premier étage atteindra une altitude maximale de 130 km et commencera son retour dans l'atmosphère.

Il allumera ses rétrofusées à deux reprises pour freiner sa descente, la seconde fois peu avant de se poser, lorsque sa vitesse ne sera que de quelques centaines de mètres par seconde.

Elon Musk, fondateur et PDG de SpaceX, avait dit dimanche sur Twitter que le retour de l'engin dans l'atmosphère serait «beaucoup plus difficile cette fois car il s'agit d'une mission vers l'espace lointain».

La vitesse «sera deux fois plus grande et la chaleur due au frottement quatre fois plus élevée», avait-il expliqué.

Si SpaceX parvenait à récupérer le premier étage du lanceur pour le réutiliser, cela réduirait les coûts de lancement et bouleverserait le secteur de la mise sur orbite des satellites commerciaux, dans lequel la firme américaine est en compétition avec notamment la société française Arianespace, leader mondial.

Quant au satellite de prévision des vents solaires et des éjections de masse coronale du soleil, également équipé pour des observations de la Terre, il se séparera du second étage de la fusée 35 minutes après le lancement et se placera 110 jours plus tard sur le point Lagrange 1, un endroit stable de l'espace situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre.

Le satellite, nommé «Deep Space Climate Observatory», est une mission conjointe de 340 millions de dollars de la NASA, de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) et de l'armée de l'air américaine.