Quasiment tous les mammifères, de la souris à la girafe en passant par l'homme, ont le même nombre de vertèbres cervicales, à savoir sept, à l'exception notamment du paresseux, qui en a dix, selon une étude de chercheurs britanniques publiée lundi aux Etats-Unis.

Les mammifères sont remarquables, puisque parmi leurs 5000 espèces ils comptent exactement le même nombre de vertèbres du cou, relèvent les auteurs de ces travaux parus dans les Annales de l'académie nationale des sciences (PNAS).

Contrairement aux mammifères, les oiseaux ou les lézards montrent une grande variété dans le nombre de vertèbres cervicales. C'est ainsi qu'un cygne peut avoir jusqu'à deux fois plus de vertèbres cervicales qu'un moineau.

Parmi les rares exceptions, figure le paresseux ou Aï, mammifère d'Amérique tropicale aux gestes lents, qui peut avoir jusqu'à dix vertèbres cervicales, expliquent ces scientifiques de l'Université de Cambridge (GB).

En examinant le développement des os de la colonne vertébrale, des membres et de la cage thoracique, les auteurs de l'étude ont découvert que les paresseux ont connu une évolution unique du squelette du cou.

En comparant avec les autres mammifères, ils ont découvert que chez ces derniers la formation osseuse commence dans la colonne vertébrale par la cage thoracique, avant les vertèbres du cou.

Chez les paresseux, c'est le contraire, puisque la formation osseuse se produit tout d'abord dans les vertèbres du cou.

Mais en analysant la formation osseuse dans la colonne vertébrale chez des foetus, les auteurs de l'étude ont été surpris de constater que chez tous les mammifères, y compris les paresseux, le commencement osseux se produit à la huitième vertèbre en partant de la tête.

En d'autres termes, la cervicale du bas du cou des paresseux montre la même séquence de développement osseux que les vertèbres du haut de la cage thoracique des autres mammifères. Ceci montre que la vertèbre du cou la plus basse chez les paresseux connaît le même développement que la vertèbre de la cage thoracique correspondante chez les autres mammifères mais n'est pas attachée à des côtes.