Le site suisse Doodle.com, une plateforme de sondages et d'agendas interactifs, bénéficie pleinement du bouche-à-oreille depuis son lancement en 2007, revendiquant aujourd'hui plus de 20 millions d'utilisateurs dans le monde, avec un but, se hisser dans la cour des grands d'internet.

Nouvelle application, partenariats, annonces ciblées... Son nouveau directeur général, Michael Brecht, regorge de projets pour atteindre son nouvel objectif, à savoir atteindre la barre des 200 millions d'utilisateurs par mois, a-t-il indiqué à l'AFP lors d'un entretien à Zurich, où se trouve le siège de la société.

À titre indicatif, Twitter compte en moyenne 284 millions d'utilisateurs actifs par mois, selon les statistiques publiées sur son site.

Doodle.com permet d'envoyer des questions à ses amis ou ses collègues pour savoir, par exemple, qui amène les gâteaux et les jus de fruits pour un goûter d'enfants ou qui s'occupe d'acheter la carte et le champagne pour un pot de départ.

Cette plateforme, qui peut connecter différents agendas sur Outlook (Microsoft), iCloud (Apple) et Facebook, permet ensuite en un clic de prendre rendez-vous en fonction des disponibilités de chacun.

L'idée est née à la prestigieuse École polytechnique fédérale de Zurich, où deux élèves ingénieurs, Michael Näf et Paul Sevinç, avaient développé ensemble un outil pour faciliter l'organisation d'événements.

Très vite, ils s'aperçurent que leurs copains utilisaient l'application avec d'autres participants et décidèrent alors de créer leur entreprise.

Le concept s'est rapidement imposé en Suisse, séduisant aussi bien les amateurs de ski qui prévoient une sortie en montagne, les parents débordés qui doivent jongler entre leur vie professionnelle et les multiples activités de leur progéniture, le cadre qui organise un tournoi de foot inter-entreprises, les expatriés qui se réunissent pour une soirée Beaujolais...

«En Suisse, un Doodle est utilisé en moyenne par 14 personnes et dedans il y a toujours quelqu'un qui l'utilise pour la première fois», explique Michael Brecht.

«Mais la phase de start-up est terminée», précise-t-il, faisant valoir que Doodle, avec 4 millions d'utilisateurs par mois en France, 6 millions en Allemagne, et 17 langues à son actif, a désormais une envergure internationale.

Partenariats et clientèle d'entreprises

Pour accélérer sa croissance à l'étranger, l'entreprise, qui emploie 15 personnes à Zurich, prévoit d'ouvrir un bureau à Berlin l'an prochain, avec une dizaine de recrutements à la clef.

Michael Brecht, qui a repris les commandes en février, mise également sur les partenariats avec d'autres sites, espérant en conclure «au moins deux par trimestre».

En octobre, Doodle s'est associé au français Leetchi.com, spécialisé dans les cagnottes en ligne, permettant ainsi à leurs utilisateurs respectifs de planifier, par exemple, un anniversaire et dans la foulée d'organiser la collecte d'argent pour les cadeaux.

«Il ne nous a pas fallu longtemps pour voir qu'il y avait d'énormes avantages pour nos clients des deux côtés», plaisante Michael Brecht, précisant que les grandes lignes de l'accord ont été scellées dans un café parisien, où la rencontre avait été organisée par le biais d'un ami commun.

Mais le patron de Doodle entend également s'appuyer sur les contacts noués grâce à Tamedia, le groupe de presse suisse entré à son capital en 2011 et qui a repris mi-novembre l'intégralité des parts. Doodle a d'ailleurs conclu récemment un accord avec Tutti.ch, un site suisse de petites annonces, exploité par son nouveau propriétaire.

Parmi les grands axes de croissance, il entend par ailleurs mettre l'accent sur la version payante, davantage destinée à la clientèle d'entreprises, qui contribue actuellement à environ 25 % des revenus.

En janvier prochain, Doodle va lancer une nouvelle App pour IOS, le système d'exploitation d'Apple, ainsi que pour Androïd, et mettra en oeuvre pour l'occasion des moyens marketing, notamment en télévision et sur les réseaux sociaux, afin d'asseoir la renommée de la marque.

Michael Brecht confie qu'il aimerait qu'à terme les utilisateurs disent «on se doodle!» plutôt que «on prend rendez-vous!». «Dans le monde numérique, la meilleure récompense pour une marque aujourd'hui est d'être désignée comme un nom», estime-t-il.