Le vice-président des États-Unis, Mike Pence, se rendra en Égypte et en Israël la semaine prochaine, malgré les manifestations, tensions diplomatiques et annulations de rencontres prévues dans la région après la décision unilatérale et controversée de Donald Trump de déclarer Jérusalem capitale d'Israël.

Des conseillers du vice-président ont affirmé que M. Pence ira au Caire et à Jérusalem durant ce déplacement de cinq jours qui débutera mardi et inclura des rencontres avec les dirigeants israélien Benyamin Néthanyahou et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ainsi qu'un discours devant la Knesset, le parlement israélien.

M. Pence ne partira que mardi en raison d'un vote très important au Congrès sur la réforme des impôts aux États-Unis. De par sa fonction M. Pence est président du Sénat et sa voix pourrait s'avérer cruciale.

Donald Trump a déclenché des critiques quasiment unanimes à travers le monde avec sa décision sur Jérusalem annoncée le 6 décembre, qui constitue un changement radical de politique vis-à-vis de ses prédécesseurs.

Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, constitue un sujet passionnel. Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël en 1967, comme la capitale de l'État auquel ils aspirent, tandis qu'Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale «éternelle et indivisible».

Des responsables palestiniens et égyptiens ont affirmé que Mike Pence n'était pas le bienvenu dans la région.

Ce dernier comptait mettre l'accent sur le rôle des responsables religieux au Moyen-Orient lors de ce voyage mais le grand imam d'Al-Azhar a refusé de s'entretenir avec lui et le pape des coptes d'Egypte Tawadros II a annulé une rencontre, estimant que M. Trump avait «fait fi des sentiments de millions d'Arabes».

Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait de même concernant une rencontre prévue avec le vice-président américain à Ramallah et affirmé que les États-Unis n'avaient plus de rôle à jouer dans le processus de paix israélo-palestinien.

Il semble par ailleurs peu probable que Mike Pence, connu pour être un chrétien très fervent, se rende en pèlerinage dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée.

Les Palestiniens «s'éloignent à nouveau d'une opportunité de discuter du futur de leur région», a réagi un haut responsable du bureau de Mike Pence. «Le président a demandé au vice-président Pence de se rendre dans la région pour réaffirmer notre engagement à travailler avec des partenaires à travers le Moyent-Orient pour mettre en échec le radiscalisme qui menace les espoirs et les rêves des générations futures», a fait valoir Jarrod Agen, le numéro 2 du cabinet de M. Pence dans un communiqué.

Avant le départ pour ce voyage au Moyen-Orient, la présence de Mike Pence à Washington pourrait se révéler cruciale pour le vote attendu sur la réforme fiscale phare de Donald Trump. En cas d'égalité, il revient en effet aux États-Unis au vice-président, qui peut présider le Sénat, de trancher en ajoutant sa voix.