Au moins 24 personnes dont des « généraux haut placés » ont été interpellés dans l'enquête sur l'attaque de l'hôpital militaire à Kaboul le 8 mars, a annoncé mercredi le ministère de la Défense qui a reconnu des « négligences ».

En revanche, le général Helalulin Helal qui dirige l'enquête a nié, lors d'une conférence de presse, l'implication de personnels à l'intérieur de l'hôpital, affirmant « ne pas avoir de preuves » malgré les récits circonstanciés des rescapés qui ont cité au moins « deux internes en médecine » arrivés dans l'établissement quatre mois auparavant.

Pour l'officier, il s'agit de « rumeurs » propagées par la presse - dont l'AFP qui a recueilli les témoignages de médecins et personnels hospitaliers au lendemain de l'attaque.

« 24 personnes ont été arrêtées, dont des généraux haut placés » ainsi que du personnel de l'hôpital, a indiqué le général Helal.

Il a avancé un bilan de « 50 tués et 31 blessés », largement sous-estimé selon de nombreux témoins et sources sécuritaires pour lesquels le nombre de morts dépasse largement la centaine, le double peut-être.

Des témoins avaient précisé que les deux internes avaient été « envoyés par l'hôpital de Jalalabad (est) il y a quatre mois pour faire leur internat » dans cet établissement, le plus grand et le plus prestigieux du pays avec 400 lits.

« Nous n'avons aucune preuve qu'il s'agit d'une attaque conduite de l'intérieur. Les assaillants, au nombre de cinq, sont tous arrivés le même jour, à bord d'une Toyota Corolla avec une fausse plaque. Et l'un d'eux s'est aussitôt fait exploser » a déclaré l'officier.

Le général Helal a reconnu des « négligences » au sein de l'hôpital, sans autre commentaire.

Selon lui, « les terroristes étaient afghans et étrangers ».

« Nous n'avons aucun doute que cette attaque a été planifiée à l'extérieur du pays », a-t-il poursuivi, désignant sans le nommer le Pakistan voisin et promettant des « détails plus tard ».

L'attaque qui avait duré six heures, avait commencé par l'explosion d'un kamikaze à la porte arrière de l'établissement, puis un commando armé de sept à onze personnes « au moins » selon des récits recueillis par l'AFP avait procédé au massacre des patients, soignants et visiteurs, tuant les premiers au couteau et à la baillonnette, les autres au fusil d'assaut et à la grenade.

L'intervention des forces spéciales avait mis fin à la tuerie.