La commission électorale afghane a disqualifié mardi plus de la moitié des candidats à l'élection présidentielle d'avril qui doit déterminer le successeur d'Hamid Karzaï à la tête de l'État et ainsi permettre la première transition démocratique dans le pays.

«Des 26 candidats qui ont officiellement soumis leur dossier à la commission électorale indépendante (IEC), dix pourront participer à l'élection», a déclaré le chef de la commission, Yousof Nooristani, lors d'une conférence de presse à Kaboul.

Les dossiers de tous les candidats vedettes ont été acceptés, a précisé la commission. L'ancien chef de la diplomatie afghane Abdullah Abdullah, le frère du président Karzaï, Qayyum Karzaï, et l'ex-ministre des Finances Ashraf Ghani font partie des favoris.

Le président Karzaï, qui ne peut briguer un troisième mandat à la tête de l'État, avait affirmé récemment sa préférence pour un nombre restreint de candidats afin d'éviter la confusion chez les électeurs afghans comme lors de la présidentielle de 2009 où 40 candidats étaient en lice.

Ce scrutin avait d'ailleurs été entaché par des fraudes et une cascade d'attentats des talibans.

Afin d'éviter un trop grand nombre de candidats en lice, les autorités afghanes ont resserré cette fois-ci les règles pour la présidentielle prévue le 5 avril prochain.

Les candidats doivent être âgés d'au moins 40 ans, ne pas avoir de casier judiciaire, déposer une caution d'environ 18 000 $ et surtout fournir les signatures de 100 000 partisans à travers le pays afin de prouver qu'ils disposent d'une véritable base électorale.

«Ceux qui ont été disqualifiés ont fait face à différents problèmes, certains n'ont pu avoir assez de signatures dans chacune des provinces, d'autres n'avaient pas répondu à toutes les exigences sur les formulaires», a déclaré M. Nooristani.

Les politiques dont le dossier a été rejeté peuvent encore interjeter appel de la décision de la commission électorale qui doit publier la liste finale des candidats le 16 novembre prochain.

La présidentielle du 5 avril prochain se tiendra à quelques mois seulement du retrait des 87 000 soldats de la mission de l'OTAN en Afghanistan. Les talibans afghans, conviés à des pourparlers afin de pacifier le pays après le retrait des forces occidentales, ont annoncé leur boycottage de ce scrutin.