Mitt Romney aura peut-être atteint les objectifs qu'il s'était fixés pour la deuxième étape de sa tournée à l'étranger: courtiser les électeurs juifs et évangéliques de son pays en exprimant un appui inconditionnel à Israël et enrichir sa caisse électorale en tenant une activité de collecte de fonds dans un grand hôtel de Jérusalem.

Mais l'ancien gouverneur du Massachusetts aura également réussi à se mettre à dos un autre peuple. Après avoir froissé les Britanniques avec ses commentaires critiques sur les préparatifs des Jeux olympiques de Londres, il a vexé les Palestiniens en tenant des propos jugés «racistes» par l'un de leurs dirigeants sur les écarts économiques entre Israël et les territoires palestiniens.

Prenant la parole devant une quarantaine de donateurs américains, dont les milliardaires Sheldon Adelson et Paul Singer, Mitt Romney s'est émerveillé de la «vitalité économique» des Israéliens, dont le PIB par habitant (31 000$ en 2011) tranche de façon «énorme et dramatique» avec celui des Palestiniens (1500$).

«C'est la culture qui fait toute la différence», a-t-il déclaré en évoquant les facteurs de la réussite des Israéliens, au nombre desquels se trouvent également, selon lui, l'histoire et la «main de la providence».

Saëb Erekat, conseiller du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, n'a pas hésité à qualifier la déclaration de Mitt Romney de «raciste».

«Cet homme ne réalise pas que l'économie palestinienne ne peut atteindre son plein potentiel en raison de l'occupation israélienne», a-t-il dit.

«Il est mal informé à propos des Israéliens eux-mêmes. Je n'ai jamais entendu un responsable israélien parler de supériorité culturelle», a-t-il ajouté.

Nuance capitale

La veille, Mitt Romney avait également irrité les Palestiniens en présentant Jérusalem comme «capitale d'Israël» dans un discours.

«Ceux qui parlent d'une solution à deux États devraient savoir qu'il ne peut y avoir d'État palestinien sans Jérusalem-Est», a déclaré Saëb Erekat.

Le discours de Mitt Romney, tant sur Jérusalem que sur l'Iran, a cependant été chaleureusement accueilli en Israël, où le probable candidat républicain à la présidence a rencontré le premier ministre Benjamin Netanyahou, le président Shimon Peres et le premier ministre de l'Autorité palestinienne Salam Fayyad, entre autres.

Après l'étape israélienne, Mitt Romney s'est rendu lundi en Pologne, dernière étape de sa tournée à l'étranger. À Gdansk, il a posé en compagnie de l'ancien président Lech Walesa, qui a souhaité sa victoire contre Barack Obama.

Mitt Romney n'a pas fait de commentaires publics en Pologne, une bonne façon de ne pas indisposer les citoyens de ce pays.