Les présidents américain Barack Obama et afghan Hamid Karzaï ont réaffirmé jeudi par vidéo-conférence leur volonté de poursuivre leur «partenariat» après les tensions dues à l'incinération d'exemplaires du Coran par des soldats américains, a annoncé la Maison-Blanche.

Les deux dirigeants ont aussi évoqué la question de la sécurité dans la région, le processus de paix en Afghanistan, ainsi que le processus de transfert de la responsabilité de la sécurité de l'OTAN aux forces afghanes, selon le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

«Le président Karzaï a mis au courant le président (Obama) de la situation sécuritaire en Afghanistan, qui s'est stabilisée depuis les événements des dernières semaines», a indiqué M. Carney.

Les deux «dirigeants ont noté des progrès en vue de la conclusion d'un partenariat stratégique qui renforce la souveraineté afghane tout en abordant la question des exigences pratiques de la transition».

Fin février, le président Karzaï avait assuré qu'il souhaitait signer cet accord de partenariat à long terme avec Washington, mais répété que cela ne serait fait qu'à certaines conditions.

Parmi elles, le respect de la souveraineté nationale de l'Afghanistan, la fin des raids nocturnes des forces internationales et le transfert aux autorités afghanes du contrôle de la prison de Bagram - parfois appelée le «Guantanamo afghan» et qui est aux yeux de nombreux Afghans l'un des symboles de l'occupation américaine.

Le président Obama et son homologue afghan «sont tombés d'accord sur le fait qu'il est dans nos intérêts respectifs de poursuivre un partenariat fondé sur le respect mutuel, et ils ont convenu de rester en étroit contact avant le sommet de l'OTAN à Chicago» (États-Unis) en mai, a ajouté M. Carney.

Quelque 130 000 hommes de l'OTAN sont actuellement basés en Afghanistan, un nombre qui doit baisser graduellement jusqu'à la fin 2014. Seule une faible quantité de soldats étrangers resteront à partir de ce moment dans le pays, que les forces de sécurité afghanes (armée et police) seront alors censées contrôler totalement.

Le calendrier intermédiaire de retrait doit être finalisé par les chefs d'État et de gouvernement lors du sommet de l'OTAN à Chicago.

Les émeutes et les attentats qui ont suivi la révélation de l'incinération d'exemplaires du Coran par des soldats américains ont rendu plus complexes encore les négociations sur la nature des relations entre l'Afghanistan et les États-Unis quand les troupes de l'OTAN auront quitté le pays d'ici deux ans.

Les Américains ont insisté sur le fait que ces exemplaires avaient été incinérés par mégarde.