Six personnes ont été tuées et plusieurs blessées vendredi à Tripoli, dans le nord du Liban, dans des affrontements armés entre sunnites et alaouites, a affirmé un responsable de sécurité à l'AFP.

Les heurts ont éclaté dans les quartiers sensibles de Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen, qui sont régulièrement le théâtre d'accrochages entre sunnites et alaouites -une branche de l'islam chiite.

Parmi les morts figurent un soldat de l'armée libanaise, un responsable d'un parti alaouite et un adolescent de 14 ans (sunnite). Les habitants commençaient à quitter les quartiers des affrontements.

L'armée libanaise, responsable du maintien de la sécurité dans le pays, s'est déployée massivement dans la zone après le début des heurts.

L'armée a annoncé dans un communiqué avoir été la cible «de coups de feu et qu'elle menait actuellement des perquisitions pour arrêter les hommes armés et rétablir l'ordre».

En dépit du déploiement de l'armée, des tirs étaient entendus et des hommes armés des deux camps étaient toujours visibles dans la soirée.

Plus tôt, quelque 600 personnes s'étaient rassemblées dans la ville portuaire pour manifester contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, qui fait face à une contestation sans précédent.

Le premier ministre Najib Mikati, originaire de Tripoli, a déclaré vendredi soir dans une conférence de presse que «la paix civile est une ligne rouge» à ne pas franchir, ajoutant : «je suis certain que la situation sera réglée ce soir même».

Il a annulé sa participation à une soirée prévue à l'occasion de la formation de son gouvernement, cette semaine.

Au cours des dernières années, Tripoli a été le théâtre de heurts entre les partisans sunnites de la coalition pro-occidentale et ceux alaouites fidèles au camp mené par le Hezbollah chiite, soutenu par la Syrie et l'Iran.