L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf a annoncé jeudi sur la chaîne de télévision américaine CNN qu'il prévoyait de rentrer dans son pays pour y faire son retour politique, n'excluant pas de se présenter à la présidentielle.

M. Musharraf, qui vit la plupart du temps à Londres depuis qu'il a quitté le pouvoir après les élections de 2008, était à Washington cette semaine où il a rencontré des personnalités pakistanaises.

Interrogé sur CNN, M. Musharraf a fait part de son intention de revenir en politique, sans préciser quand.

«Je prévois certainement de revenir au Pakistan pour faire de la politique. La question de savoir si je me présente à la présidentielle, ou si je veux être premier ministre, se posera plus tard», a-t-il déclaré.

M. Musharraf a formulé une demande pour faire enregistrer un nouveau parti, avaient indiqué précédemment les autorités pakistanaises.

Pervez Musharraf avait démissionné en août 2008 de son poste de président du Pakistan, après avoir été menacé d'une procédure de destitution par le gouvernement. Il a été remplacé par Asif Ali Zardari, veuf de l'ancienne première ministre Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre 2007.

L'ancien président pakistanais s'expose toutefois à des poursuites s'il retourne au Pakistan, pour avoir limogé des juges en 2007 en cherchant à se maintenir au pouvoir.

Les autorités souhaitent également l'entendre sur la mort de Bhutto, un rapport de l'ONU -contesté par M. Musharraf- ayant affirmé qu'il aurait pu faire davantage pour empêcher le drame.

«En fait, c'est moi qui l'ai avertie qu'il y avait une menace», a affirmé M. Musharraf. Le président pakistanais a précisé qu'il lui avait dit ne pas se rendre à l'endroit où elle a été tuée.

«La calomnie s'est abattue sur moi, on a dit que sa liberté de mouvement était entravée. Mais c'est elle qui a décidé de continuer», a-t-il assuré. «Je pense qu'il y avait toute la sécurité (nécessaire)».

L'ancien président a également déclaré qu'il soutenait pleinement la décision du gouvernement pakistanais d'envoyer l'armée dans les zones tribales du nord-ouest du pays, sanctuaire d'Al-Qaeda, base arrière des talibans afghans et bastion des talibans pakistanais.