Les États-Unis ont condamné mardi les attentats qui ont fait au moins 127 morts à Bagdad, tout en assurant que ces violences ne modifiaient pas le calendrier de retrait d'Irak de l'armée américaine.

Le vice-président américain Joe Biden a appelé le président irakien Jalal Talabani et le Premier ministre Nouri Al-Maliki pour exprimer les condoléances des Etats-Unis, a annoncé la Maison Blanche.

«Le vice-président a transmis les condoléances du peuple américain aux Irakiens tués et blessés lors des attentats d'aujourd'hui à Bagdad», a précisé dans un communiqué le bureau de M. Biden, chargé par le président Barack Obama de suivre le dossier irakien.

«Les Etats-Unis condamnent fermement ces attaques contre les Irakiens et leurs dirigeants élus. Les responsables des attentats d'aujourd'hui ne réussiront pas. Les Irakiens ont fait savoir clairement à de nombreuses reprises qu'ils souhaitaient un avenir prometteur et de progrès et rejettent l'extrémisme et les destructions», poursuit le texte.

«Les Etats-Unis soutiendront les Irakiens et leur gouvernement en tant que partenaire et ami au moment où ils oeuvrent à l'unité nationale», conclut le texte.

La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a, en fin de journée, «condamné fortement» à son tour les attentats.

«L'engagement» des dirigeants irakiens «à résoudre leurs différends par la négociation et le compromis contraste entièrement avec la violence gratuite des terroristes», a ajouté la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

Bagdad a connu mardi une des journées les plus meurtrières depuis le début de l'année avec cinq attentats simultanés à la voiture piégée qui ont fait, selon un bilan provisoire, au moins 127 morts et 448 blessés, lors d'une opération portant la marque d'Al-Qaïda.

Ces attentats ont lieu alors que M. Obama a prévu de retirer les troupes de combat américaines d'Irak d'ici au mois d'août 2010, un prélude au désengagement total fin 2011.

Devant la presse, le chef d'état-major interarmées, l'amiral Michael Mullen, a déclaré que le calendrier de retrait des troupes américaines n'était pas modifié pour l'heure par ce regain de violence.

«Dans le pire cas de figure, il pourrait y avoir un début d'impact (sur le calendrier de retrait). Mais je pense qu'on en est encore très loin», a déclaré le plus haut gradé américain.

L'amiral Mullen a indiqué que les 115 000 soldats américains présents en Irak ne quitteraient pas le pays avant les élections prévues en mars. Mais malgré le retard pris par le processus électoral, les effectifs redescendront comme prévu à 50 000 d'ici au mois d'août, a-t-il assuré.

Les attentats visent à rallumer le conflit entre chiites et sunnites, a remarqué l'amiral, tout en notant que le gouvernement irakien était jusqu'à présent parvenu à éviter une rupture entre les communautés religieuses.

«Cela explique largement la confiance croissante des Irakiens envers leur gouvernement», a-t-il dit.