L'armée américaine va revoir l'utilisation de sa force aérienne en Afghanistan afin de tenter de limiter les pertes civiles, a indiqué jeudi le secrétaire à la Défense Robert Gates.

«En situation de défense, je ne crois pas que nous devions changer quoi que ce soit», a-t-il indiqué. «Nous devons protéger nos troupes», a-t-il expliqué, interrogé pour savoir si l'arrivée prochaine de 21 000 soldats américains supplémentaires dans le pays allait réduire la nécessité de raids aériens.

«Mais lors des offensives, nous devons regarder de plus près (...) la manière de minimiser les risques de pertes de civils innocents».

Les raids aériens seront encore nécessaires dans certains cas, lorsque les forces alliés auront besoin d'aide et seront sous le feu ennemi, mais une nouvelle approche devrait être possible, a estimé M. Gates qui s'exprimait devant la commission de la défense du Sénat.

Environ 40% des missions aériennes en Afghanistan sont menées pour protéger les forces alliés et non les troupes américaines, a-t-il dit, sans donner plus de précisions.

Il a souligné que le nouveau commandement en Afghanistan allait devoir trouver le juste milieu entre protéger les soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan et la nécessité d'éviter les pertes civiles.

Le secrétaire à la Défense a annoncé lundi le remplacement du plus haut gradé américain dans le pays, le général David McKiernan, en poste depuis juin 2008, par le général Stanley McChrystal, actuel directeur de l'état-major inter-armées.

Le gouvernement afghan estime que 140 civils ont été tués début mai dans des frappes aériennes américaines dans l'ouest du pays. L'armée américaine a reconnu de son côté qu'«un certain nombre de civils» avaient été tués.