(Belfast) L’Assemblée locale d’Irlande du Nord devrait reprendre samedi ses travaux, a annoncé jeudi le chef du parti unioniste, qui, après deux ans de blocage politique, a trouvé un accord avec Londres sur un contentieux hérité du Brexit.  

Le Democratic Unionist Party (DUP), attaché farouchement à l’appartenance à la Couronne britannique, s’était retiré en février 2022 de l’exécutif et du parlement nord-irlandais, pour protester contre les nouvelles règles commerciales post-Brexit qui selon lui menaçaient la place de la province au sein du Royaume-Uni.

Mais quatre ans après le départ effectif du Royaume-Uni de l’UE, ce parti et le gouvernement britannique ont finalement trouvé un accord cette semaine. Les députés ont validé jeudi cet accord à l’unanimité au Parlement à Londres.

« Je m’attends à ce que l’Assemblée se réunisse samedi », a déclaré le chef du DUP Jeffrey Donaldson. « J’ai l’intention de rencontrer les dirigeants des autres partis de l’exécutif vendredi afin de finaliser les dispositions sur les questions clés qui seront abordées par le nouvel exécutif », a-t-il ajouté.  

La paralysie politique a profondément affecté les services publics de la province.

Cette sortie de crise va conduire à l’arrivée à la tête du gouvernement local de Michelle O’Neill, la vice-présidente du Sinn Fein, un parti républicain favorable à une réunification de l’Irlande. Ce parti avait remporté les élections locales en 2022.  

Il s’agit d’un tournant historique dans la province britannique, où l’accord de paix du Vendredi saint en 1998, a mis fin à 30 années de violences sanglantes entre nationalistes, principalement catholiques, favorables à la réunification de l’île d’Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique.

« Je suis ravi que le DUP ait franchi cette nouvelle étape en travaillant avec les autres partis d’Irlande du Nord pour rappeler l’Assemblée », a réagi le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord Chris Heaton-Harris.

En raison du régime de co-gouvernance, hérité de l’accord de paix de 1998, le vice-premier ministre viendra du DUP, parti arrivé en deuxième position aux élections en 2022.