(Londres) Un influent député conservateur britannique, Simon Clarke, a appelé mardi soir les Tories à se débarrasser du premier ministre Rishi Sunak, sous peine de se faire « massacrer » lors des prochaines élections et voir les travaillistes s’installer pour une décennie.

Cette charge frontale du député qui a occupé plusieurs postes gouvernementaux, et notamment été numéro deux du Trésor quand Rishi Sunak était ministre des Finances, survient alors que les sondages s’obstinent à donner le premier ministre battu à plate couture lors des élections, attendues cette année.

Rishi Sunak s’est récemment retrouvé secoué par l’aile droite de sa majorité sur l’un des projets phares de son gouvernement, l’expulsion de migrants vers le Rwanda.

« La dure vérité est que Rishi Sunak mène les conservateurs vers une élection où nous allons nous faire massacrer », écrit Simon Clarke dans les colonnes du Daily Telegraph.

« Le déni d’une catastrophe imminente est un sentiment humain extraordinairement puissant », prévient-il, estimant que le Royaume-Uni est sur le point de basculer aux mains des travaillistes de Keir Starmer « pour une décennie ou plus ».

Le député conservateur avance même que « l’extinction est une possibilité bien réelle pour notre parti » si Nigel Farage, ex-champion du Brexit et figure de l’extrême droite britannique « se lance dans la bataille, ce qui semble de plus en plus probable ».

Si Simon Clarke ne tient pas Rishi Sunak pour seul responsable de la situation, il met en avant l’absence d’inspiration qu’il suscite, et conclut qu’il est temps non de « désespérer », mais « d’agir ».

Élire un nouveau dirigeant du parti conservateur, ne prendrait que quelques jours, argumente-t-il, préférant « une semaine de titres chaotiques » à une « décennie de déclin sous Keir » Starmer.

Arrivé au pouvoir il y a plus d’un an, Rishi Sunak a mis de l’ordre après le mandat aussi bref que chaotique de Liz Truss et la succession de scandales sous Boris Johnson, qui ont culminé avec le feuilleton du « partygate », ces fêtes à Downing Street en violation des règles sanitaires anticovid.

Mais l’actuel chef du gouvernement britannique reste durablement distancé, un récent sondage évoquant un écart de 27 points derrière les travaillistes.

Après que le gouvernement a été récemment malmené autour du projet de loi sur l’expulsion de migrants vers le Rwanda, les médias britanniques ont évoqué dernièrement un afflux de lettres de défiance envers Rishi Sunak.

Comme le rappelle le Telegraph, il en faudrait au moins 52 pour déclencher un vote de confiance.