(Reykjavik) Une éruption volcanique « de faible intensité » a débuté lundi après-midi en Islande, dans un secteur inhabité à une trentaine de kilomètres de la capitale Reykjavik où la lave jaillit pour la troisième fois en deux ans, sans dommage ni impact signalé sur le trafic aérien.

L’éruption s’est produite vers 12 h 40 (heure de l’Est) près d’un petit mont nommé Litli Hrutur, situé à quelques kilomètres des lieux de deux précédentes éruptions, en mars 2021 et août 2022, sur la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de Reykjavik, a annoncé l’institut météorologique islandais (IMO).

« Il y a trois fissures, dont la lave s’échappe dans un peu toutes les directions, essentiellement vers le nord et l’est », a expliqué à l’AFP Thorvaldur Thordarson, professeur de vulcanologie à l’université d’Islande.

« C’est une éruption effusive de faible intensité. Donc elle ne représente pas une grande menace », a-t-il ajouté.

Les images diffusées par les médias islandais et l’institut météo, qui se tenaient prêts après des milliers de mini-séismes dans le secteur ces derniers jours, montrent au moins une coulée de lave significative semblant s’échapper de la faille, ainsi que de la fumée provenant du secteur.

« L’éruption se produit dans une petite dépression juste au nord de Litli Hrutur » – qui signifie « petit bélier » en islandais, d’où s’échappe de la fumée en direction du nord-ouest, a expliqué l’IMO dans un communiqué.

La protection civile islandaise a appelé à ne pas se rendre sur place dans l’immédiat, le temps d’évaluer la situation.

Quant à la durée à prévoir de cette nouvelle éruption, « nous n’en avons aucune idée », a expliqué M. Thordarson.

« Elle peut aussi bien durer quelques jours, un mois, six mois comme en 2021 ou même plus longtemps que ça ».

Le magma s’était rapproché à quelques centaines de mètres sous la surface ces derniers jours, laissant présager une éruption imminente, selon les vulcanologues.

Les éruptions effusives qui se sont produites jusqu’ici n’ont pas causé de dommages matériels et n’ont pas eu d’impact sur le trafic aérien.

Elles ont en revanche ravi les centaines de milliers de touristes et de badauds allés voir les coulées de lave au cours des deux précédentes éruptions, qui avaient duré respectivement six mois et trois semaines.

Éruption inoffensive

La fumée s’échappant du volcan était visible de la route reliant Reykjavik à l’aéroport international de Keflavik, a constaté un journaliste de l’AFP. Des automobilistes se sont garés sur le bas côté de la route pour prendre des photos.

Comme les précédentes dans la péninsule de Reykjanes, l’éruption semble s’être produite sous la forme de faille, et non au sommet d’un cratère élevé.

Le lieu de l’éruption se trouve à une dizaine de kilomètres de la route la plus proche, avec une marche décrite comme « difficile » par l’IMO.

Avant 2021, aucune éruption ne s’était produite dans le secteur depuis huit siècles dans les alentours. Selon les vulcanologues, le nouveau cycle d’activité dans la péninsule pourrait durer plusieurs années.

Dimanche soir, un séisme d’une magnitude de 5,2, le plus puissant de ces derniers jours, avait secoué les environs et avait été ressenti dans une bonne partie de l’Islande.

Située sur la dorsale médio-atlantique entre les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, l’Islande est l’une des régions volcaniques terrestres les plus actives et les plus productives, avec 33 volcans ou systèmes volcaniques considérés comme actifs.

Le pays compte une éruption en moyenne tous les cinq ans.

En 2010, le volcan Eyjafjallajökull, dans le sud de l’île, avait été à l’origine de la plus forte perturbation du trafic aérien en temps de paix. Un titre depuis effacé des tablettes par la pandémie de COVID-19.

D’autres volcans, comme Askja dans les hauts plateaux inhabités du centre de l’Islande, ont récemment montré des signes d’activité.

Un des volcans les plus redoutables du pays est Katla, près de la côte sud. Sa dernière éruption remonte à 1918, une pause inhabituellement longue suggérant un prochain réveil.