Un ouvrier du nord de la France a été mis en examen mercredi après avoir reconnu «une quarantaine» de viols et d'agressions sexuelles, en majorité contre des femmes, depuis les années 1990, une des plus retentissantes affaires du genre dans ce pays ces dernières années.

L'homme, un père de famille âgé de 57 ans et domicilié à Pont-sur-Sambre (nord), a «reconnu les faits pour les 19 crimes faisant l'objet d'une information judiciaire», ouverte en 1996, a déclaré le patron du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Lille, Romuald Muller.

Mais le suspect, un agent d'entretien au casier judiciaire vierge, «évalue le nombre de ses victimes à une quarantaine», en majorité des femmes majeures mais aussi des mineures, a ajouté devant la presse le procureur de la République de Valenciennes Jean-Philippe Vicentini.

Parmi les mineures figurent une adolescente de 13 ans et plusieurs élèves de 17 ans, a-t-on précisé de source policière.

Son identité n'a pas été divulguée. Mais, a assuré un habitant de son village qui le connaît bien, il s'appelle Dino Scala, est père de trois enfants, «un garçon d'une vingtaine d'années et deux filles plus âgées».

Le violeur présumé a été incarcéré dans l'après-midi à la demande du juge de la détention et des libertés. Il avait été arrêté sans résistance, lundi dans sa voiture à Pont-sur-Sambre, et placé en garde à vue.

L'enquête, qui avait accumulé «1000 procès-verbaux depuis le début» sous le nom de code «le violeur de la Sambre» selon un policier, faisait du sur-place depuis qu'elle avait démarré. «Une centaine de personnes avaient été interpellées et avaient subi des prélèvements» d'ADN, sans résultat.

Attaquées de dos

La semaine dernière, l'homme avait à nouveau agressé une femme, en Belgique cette fois. Le violeur présumé agissait à chaque fois de la même manière. «Les femmes étaient attaquées de dos, très tôt le matin, il portait des gants et avait le visage masqué, en tout ou partie, par exemple par un bonnet», a rapporté le magistrat.

Saisis par leurs collègues belges, les policiers français ont de suite fait le rapprochement. «Ça a tilté», a raconté M. Muller.

C'est grâce à la plaque minéralogique de sa voiture (encore au nom de l'ancien propriétaire), repérée sur le lieu de son forfait et immatriculée en France, qu'il a pu être identifié par la Police judiciaire de Lille. «Son ADN a pu être comparé, et il s'avère qu'il est concordant» avec des traces d'ADN trouvées sur plusieurs de ses victimes, a expliqué le procureur Vicentini.

Lors de son audition, le suspect a fait aux enquêteurs «des révélations spontanées» et a avoué avoir agi «sous le coup de pulsions qu'il ne parvenait pas à contrôler», a raconté le procureur. Il y eut pourtant des périodes - «jusqu'à un peu plus de deux ans», selon la police -, où aucun viol n'était signalé dans cette zone et avec cette façon d'opérer.

Aujourd'hui encore, «de nombreuses investigations restent à accomplir», a affirmé le procureur à la presse.

Un homme «serviable»

La police judiciaire a contacté «le plus grand nombre de victimes possible. Elles étaient particulièrement touchées, elles n'y croyaient plus», a commenté M. Muller.

Concernant le profil du violeur présumé, «ce n'est pas quelqu'un ayant attiré l'attention» sur lui. «Ça ne colle pas avec le personnage... Il était bien estimé, serviable (...)