Le maréchal Pétain «n'a pas failli à l'honneur en signant l'armistice» en 1940, estime Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du parti d'extrême droite français Front national (FN), dans le premier tome de ses mémoires, dont deux médias français ont publié des extraits mardi.

Jean-Marie Le Pen publie le 28 février aux éditions Muller Fils de la nation, dont le journal Le Parisien et le magazine Le Point publient des extraits en ligne mardi.

Philippe Pétain, qui avait collaboré avec le régime nazi lors de la Seconde Guerre mondiale, «était légal et légitime, il avait passé avec le Reich un acte régulier et contraignant», écrit M. Le Pen.

Le maréchal Pétain avait annoncé le 17 juin 1940 la capitulation de la France face à l'Allemagne nazie. De juin 1940 à juillet 1944, celle-ci occupe le nord de la France et le maréchal Pétain dirige la zone «libre» depuis Vichy, d'où il instaure une politique de collaboration avec l'occupant, se livrant notamment à des rafles massives dans la population juive. Cette politique fit de 10 000 à 15 000 morts et 80 000 déportés civils.

«Que l'on puisse discuter ensuite de la politique de collaboration, de ses fautes, de ses excès, à condition qu'on examine les fautes et les excès de tous, je le veux bien, mais cela ne remet pas en cause ce que je viens de décrire», écrit M. Le Pen dans ses mémoires.

«Si de Gaulle a eu de la vista, Pétain n'a pas manqué à l'honneur en signant l'armistice», martèle-t-il, en évoquant le général Charles de Gaulle, héros de la résistance française face à l'occupant nazi.

«L'opinion majoritaire était d'ailleurs que la France avait besoin d'une épée et d'un bouclier contre les Allemands et je l'ai partagée longtemps, jusqu'au jour où l'écoute de la radio de Londres m'en détrompa. Il m'apparut vite que pour les gaullistes de micro, l'ennemi était à Vichy plus qu'à Berlin», écrit M. Le Pen, faisant référence à l'appel à la résistance lancé depuis Londres le 18 juin 1940 par le général de Gaulle.

Charles de Gaulle «reste pour moi une horrible source de souffrance pour la France», écrit l'ancien président du FN qui relate la première fois où il l'aperçut, en 1945 : «Je serrai cette main indifférente. Il me parut laid et dit quelques banalités à la tribune tendue de tricolore. Il n'avait pas une tête de héros. Un héros doit être beau. Comme saint Michel ou le maréchal Pétain. J'étais à nouveau déçu».

Philippe Pétain