La cour d'appel de Copenhague a rejeté jeudi le recours intenté du concepteur danois de sous-marins Peter Madsen, mis en cause dans la mort de la journaliste Kim Wall au Danemark.

Mardi, au terme d'une deuxième audience destinée à prolonger la détention provisoire de M. Madsen, le tribunal de Copenhague a ordonné son maintien sous écrou jusqu'au 3 octobre au moins et la requalification du chef d'inculpation en meurtre et atteinte à l'intégrité d'un cadavre, comme l'avait requis le parquet.

L'inventeur avait d'abord été inculpé le 12 août d'«homicide involontaire par négligence» et écroué, après la disparition la veille de Kim Wall, une journaliste suédoise de 30 ans qui effectuait un reportage sur le submersible privé en compagnie de Peter Madsen, mais avant la découverte d'une partie de son corps.

La cour a expliqué jeudi dans un communiqué avoir «des raisons précises de penser que s'il était libéré, il pourrait rendre la poursuite de l'affaire difficile».

Peter Madsen avait jusqu'à jeudi, 12h00, pour faire appel de son maintien en détention.

Dans une lettre adressée à la cour d'appel jeudi matin, son avocate Betina Hald Engmark a indiqué «qu'il n'y a aucune raison de supposer que «son client» ait commis un meurtre avec préméditation».

Elle a également ajouté que la police n'a pas rassemblé assez de preuves concernant les mutilations constatées sur le corps de Kim Wall, qui pourraient incriminer Peter Madsen.

Après d'intenses recherches en mer, le tronc décapité et démembré de Kim Wall avait été découvert le 21 août dans la baie de Koge, non loin de la capitale danoise, par un cycliste.

M. Madsen nie toujours avoir tué la journaliste à bord de son submersible ou mutilé son cadavre.

Il a affirmé mardi devant le tribunal de Copenhague qu'elle avait été tuée par la chute accidentelle d'une porte étanche à bord de son sous-marin, une thèse réfutée par l'accusation. Pris de panique, il aurait alors jeté son corps par-dessus bord.

Une expertise psychiatrique a été requise pour tenter de lever une partie de l'énigme Madsen.

AP

Peter Madsen travaillant sur son sous-marin en 2008.