À plusieurs milliers de kilomètres de Washington, Donald Trump a vigoureusement défendu jeudi son «merveilleux» fils Donald Jr. et minimisé son rôle dans l'affaire de collusion présumée avec la Russie, lors d'une conférence de presse à Paris où il effectue une visite de deux jours.

M. Trump a été accueilli avec tous les honneurs à Paris, où il était invité pour commémorer le centenaire de l'entrée des États-Unis dans la Première guerre mondiale. Mais il a vite été rattrapé par l'affaire qui empoisonne sa présidence.

Questionné par une journaliste américaine, le président américain a répondu sur un ton inhabituellement posé et détendu. «En ce qui concerne mon fils, c'est un jeune homme merveilleux. Il a eu une rencontre avec une avocate russe. Pas une avocate du gouvernement, mais une avocate russe», a-t-il déclaré.

«D'un point de vue pratique, je pense que la plupart des gens auraient accepté cette rencontre», a-t-il poursuivi, ajoutant: «c'était une courte rencontre».

L'atmosphère à Washington est fébrile depuis les révélations sur une rencontre, l'an dernier, entre le fils aîné de Donald Trump et une avocate qu'il pensait être une émissaire du gouvernement russe, capable de lui fournir des informations sur Hillary Clinton. Ce qui s'assimilerait à une tentative de coordination avec la Russie - même si l'avocate n'avait apparemment pas les informations attendues, et dit qu'elle n'a rien à voir avec le Kremlin.

Il s'agit du dernier rebondissement dans l'affaire de collusion présumée entre l'entourage de M. Trump et la Russie pendant la campagne électorale américaine.

Trump et Macron, des «amis» 

Au-delà, MM. Trump et Macron, qui se sont longuement entretenus à l'Elysée, ont affiché lors de leur conférence de presse une entente presque parfaite. Ils ont exprimé leur détermination à travailler ensemble sur tous les sujets, et mis en sourdine leur principal désaccord sur le climat.

Les deux dirigeants ont multiplié les amabilités, M. Trump affirmant les «liens indestructibles» avec la France, M. Macron évoquant la «détermination» des deux pays à «travailler ensemble» et qualifiant son homologue d'«ami».

Ils ont abordé le thème jugé prioritaire, la lutte contre le terrorisme. «Nos vues sont parfaitement alignées pour éradiquer les terroristes», a déclaré le président français.

«La France a une excellente capacité en matière de contre-terrorisme», s'est réjoui M. Trump.

Concernant l'Irak et la Syrie, où la France est le deuxième contributeur de la coalition antijihadiste menée par les États-Unis, M. Macron a dit que les deux pays souhaitaient, au-delà de la lutte contre les groupes terroristes, travailler à une solution politique. Il a évoqué le lancement d'un nouveau «groupe de contact sur la Syrie», comprenant les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des pays régionaux, sans plus de précision.

M. Trump a lui salué le cessez-le-feu récemment conclu dans le sud de la Syrie, et dit qu'il prouvait «l'utilité du dialogue» avec la Russie. 

Calmer le jeu sur le climat 

À propos du sujet crucial du climat, qui oppose Washington au reste du monde, les deux dirigeants ont nettement joué l'apaisement, tout en restant très flous sur les possibilités de résoudre le différend.

«Je respecte la décision du président Trump. Il va ainsi mener la réflexion et le travail qui conviennent et qui correspondent à ses engagements de campagne», a déclaré M. Macron, ajoutant qu'il restait «attaché à l'accord de Paris».

«Quelque chose pourrait se passer» concernant cet accord, a répondu le président Trump, six semaines après avoir annoncé que les États-Unis comptaient sortir du Traité signé en 2015. «Nous verrons ce qu'il se passe», a-t-il ajouté, très sibyllin, «nous en parlerons au cours de la période à venir».

Par ailleurs, interrogés par un journaliste chinois sur ce qu'ils pensaient du président Xi, MM. Trump et Macron ont tressé les louanges du dirigeant et évité de mentionner la mort en détention, jeudi, du dissident Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix.

M. Macron lui a rendu hommage un peu plus tard sur Twitter.

Jeudi soir, les deux couples présidentiels devaient partager un «dîner d'amis», selon l'expression de M. Macron, au deuxième étage de la Tour Eiffel, dans un restaurant étoilé offrant une vue d'exception sur la Ville Lumière.

Vendredi, M. Trump assistera au traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées, auquel participeront des soldats américains.