Un homme a précipité une voiture lundi matin contre une caserne hébergeant un bataillon de commandos près de Namur, dans le sud de la Belgique, une attaque qui n'a pas fait de victime et dont les motivations restaient inconnues.

«L'individu vient d'être interpellé. Il est important d'apaiser les citoyens. Aucun élément n'indique qu'il y a d'autres protagonistes», a déclaré le procureur du Roi de Namur Vincent Macq.

La piste terroriste «n'est pas privilégiée», selon le procureur de Namur.

La voiture de l'assaillant ne contenait pas d'explosifs, a ajouté le procureur du Roi, Vincent Macq, lors d'une conférence de presse. Le suspect, originaire de Namur, est né en 1983 et est pratiquement «inconnu des autorités judiciaires», a précisé le magistrat.

L'audition du suspect était en cours.

La possibilité que le véhicule ait pu transporter des explosifs a forcé le déploiement des services d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs. Une détonation sourde, dont l'origine reste inconnue, a été entendue lundi en milieu de journée à proximité de la caserne militaire, selon l'agence Belga.

La caserne, située à Flawinne, abrite un bataillon de commandos et héberge quelque 650 militaires.

Peu après 9 h (4 h à Montréal), l'homme «a jeté son véhicule vers le portique d'entrée et n'est pas arrivé à rentrer», les militaires ont répliqué en tirant des coups de feu, ne faisant «a priori pas de blessés, a précisé le parquet.

Même si les motivations de l'assaillant, qui selon les médias locaux portait une cagoule - une information non confirmée par le parquet - restent inconnues, cette attaque a fait ressurgir le spectre d'attentats terroristes en Belgique.

Le 24 mai 2014, le musée juif de Bruxelles avait été la cible d'une attaque sanglante qui avait  fait quatre morts. L'auteur présumé de la tuerie, le Français Mehdi Nemmouche, a été extradé en Belgique, après avoir été interpellé dans le sud de la France, et est incarcéré dans l'attente de son procès.

Au début de l'année, une cellule djihadiste sur le point d'attaquer des policiers avait été démantelée à Verviers (est de la Belgique), quelques jours à peine après les attaques de Charlie Hebdo à Paris et sa proche banlieue le 11 janvier.

L'opération à Verviers s'était terminée par un assaut de la police, et deux suspects avaient été tués après avoir riposté avec des armes de guerre. Depuis lors, le niveau de sécurité des casernes militaires a été renforcé en Belgique.

Brève chasse à l'homme

L'unité d'infanterie qu'abrite la caserne fait partie de la Brigade légère et a notamment pour mission d'assurer la défense du territoire national. Elle participe actuellement aux manoeuvres «Trident Juncture» de l'OTAN dans la région de Saragosse, en Espagne.

Les militaires ont réagi «pour protéger la caserne» lorsqu'une voiture a forcé l'entrée, a confirmé Tony Langone, le porte-parole du ministère belge de la Défense.

L'assaillant, vraisemblablement un homme de la région namuroise, s'est enfui à pied, abandonnant la voiture, une Ford Focus de couleur foncée, dans un pré des environs.

Les forces de l'ordre se sont mises activement à sa recherche. S'en est suivie une brève chasse à l'homme dans les environs de Namur. L'interpellation a eu lieu vers midi.

Cette attaque a donné lieu à un important déploiement policier: les abords de la caserne ont été quadrillés. Un hélicoptère a survolé les lieux, a précisé un photographe de l'AFP sur place, et plusieurs véhicules d'équipe d'intervention spéciale sont également arrivés sur les lieux.

L'école de police de Namur a en outre été évacuée et les élèves de l'école communale de Flawinne ont été confinés à l'intérieur de l'établissement, selon les médias locaux.

Le ministre de la Défense, Stephen Vandeput, doit se rendre sur les lieux et s'adresser probablement à la presse dans l'après-midi.

PHOTO VIRIGNIA MAYO, AP

Un démineur de l'armée belge s'approche du véhicule du suspect, abandonné dans un pré aux environs de la caserne.