L'Union européenne va préparer d'ici à juin un «plan d'action» médiatique pour contrecarrer les «campagnes de désinformation de la Russie» sur le conflit en Ukraine, selon le projet de conclusions du sommet européen prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.

Les chefs d'État et de gouvernement doivent selon ce texte demander à la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, de préparer un mécanisme de contre-propagande, en commençant par «la mise en place d'une équipe de communication», un «premier pas» en ce sens.

«Le Conseil européen souligne la nécessité de contrer les campagnes de désinformation en cours de la Russie et invitent» Mme Mogherini «en coopération avec les États membres et les institutions de l'UE, à préparer d'ici à juin un plan d'action de communication stratégique pour soutenir la liberté de la presse», selon le texte que doivent adopter les chefs d'État.

L'idée est de «monter une équipe à Bruxelles pour faire une veille des médias russes, repérer les mensonges flagrants, identifier quelles vérités y opposer et informer les États membres pour qu'ils agissent», a précisé une source européenne.

«L'accent doit être surtout mis sur les pays du Partenariat oriental» (Ukraine, Moldavie, Belarus, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan), où le public russophone est jugé le plus exposé à la diffusion des thèses de Moscou, a-t-elle ajouté.

Ce projet de contre-propagande était évoqué depuis des mois au sein de l'UE, face à la guerre médiatique déclenchée par la Russie autour de la crise ukrainienne, grâce notamment à ses chaînes publiques multilingues diffusant à l'étranger.

La Lettonie, qui préside actuellement l'UE et abrite, comme les autres pays baltes, une importante minorité russophone, avait notamment évoqué la création d'une chaîne européenne pour lutter contre la désinformation.

La couverture par les médias russes du premier anniversaire du «retour» de la Crimée dans le giron russe, via un référendum controversé qui a permis de justifier son annexion par la Russie, est l'un des derniers épisodes de cette bataille de l'information. Les Occidentaux ne reconnaissent pas cette annexion qu'ils jugent «illégale».