Le chavirement, mardi, d'un navire de migrants alors qu'il était secouru au large de la Sicile a fait au moins 50 morts, selon un nouveau bilan rendu public jeudi par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les garde-côtes italiens ont sauvé 127 migrants et repêché 10 corps au moment du drame, survenu lorsque les occupants du bateau se sont précipités pour être secourus en pleine mer. Le premier bilan faisait donc état d'au moins dix morts.

Mais, selon les survivants qui ont été interrogés, au moins quarante personnes étaient tombées à la mer avant l'arrivée des secours, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'OIM, Flavio di Giacomo.

«Nous avons fait la liste des proches et des amis des survivants qui étaient à bord, et il y en a au moins 40 qui manquent», a-t-il dit. «Certains étaient des enfants, mais nous ne savons pas combien exactement», a-t-il ajouté.

Il y avait 27 enfants et 51 femmes parmi les migrants secourus mardi.

M. di Giacomo a souligné que ces derniers chiffres portaient à plus de 400 le nombre des migrants morts en mer entre l'Afrique du Nord et l'Italie depuis le début de l'année.

En janvier et février, quelque 7882 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, selon les chiffres officiels du ministère italien de l'Intérieur, soit une hausse de plus de 43% par rapport aux deux premiers mois de l'an dernier, déjà une année de forte hausse de ce nombre.

En 2014, plus de 165 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes.

La situation de plus en plus chaotique en Libye provoque une augmentation des départs de clandestins, hommes, femmes, enfants, mineurs non accompagnés, souvent arrivés en Libye d'Érythrée et d'Afrique subsaharienne, dans l'espoir de trouver paix et sécurité en Europe.

La Commission européenne a annoncé le 19 février sa décision de prolonger Triton, l'opération européenne de surveillance en Méditerranée, jusqu'à la fin de l'année 2015 et l'allocation de 13,7 millions d'euros à l'Italie pour l'aider à gérer les milliers de migrants et demandeurs d'asile ayant débarqué sur son sol.

À la fin du mois de février, plus de 67 000 migrants se trouvaient dans des centres d'accueil pour réfugiés en Italie.