La police a été prise pour cible lundi dans une cité sensible de Marseille à la suite de «tirs de kalachnikov en l'air», peu avant une visite du premier ministre Manuel Valls destinée à vanter «d'excellents» résultats contre la délinquance.

Selon un photographe de l'AFP, des hommes des forces spéciales de la police sont entrés vers midi (6 h à Montréal) à bord d'un véhicule blindé dans la cité de la Castellane, dans les quartiers nord, haut lieu du trafic de stupéfiants.

Des riverains de ce quartier sensible de la deuxième ville de France y avaient signalé plus tôt «des tirs de kalachnikov en l'air» qui n'auraient fait «aucune victime», selon une source proche de l'enquête. Ces tirs auraient été le fait de «cinq à dix individus», dans cette cité où un homme de 25 ans avait été tué d'une balle dans la tête le 15 janvier dans un règlement de comptes.

Les policiers appelés par les habitants du quartier ont essuyé des tirs à leur arrivée, a déclaré le directeur de la sécurité publique Pierre-Marie Bourniquel.

«Nous avons été "rafalés" à notre arrivée sur place», a déclaré à l'AFP M. Bourniquel, qui était dans l'une des trois voitures prises pour cible et «clairement idenfiées comme étant des voitures de police», précisant que personne n'a été blessé.

Les enfants de la crèche de la cité ont été déplacés dans une école voisine.

Cette opération de police intervient le jour d'une visite à Marseille de Manuel Valls, accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de celle de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem, une visite dominée par les thèmes de la sécurité et de l'éducation.

Le chef du gouvernement devait notamment saluer les «excellents» résultats des mesures prises depuis deux ans et demi pour faire reculer la délinquance et promettre davantage de moyens, notamment pour l'école.

Selon le programme initial, il doit, dans un discours devant les forces de l'ordre, puis lors d'une conférence de presse commune avec M. Cazeneuve, présenter ce bilan de la lutte contre la délinquance à Marseille.

Dans une interview au quotidien La Provence, Manuel Valls s'était réjoui d'un «recul significatif de la délinquance», en citant une baisse des vols à main armée de 30 % en deux ans, une diminution des violences physiques contre les personnes de 20 %, et des saisies records de stupéfiants et d'armes.

Souhaitant s'attaquer aux «caricatures» et aux «raccourcis» dont serait victime la ville, le premier ministre a estimé que «Marseille doit faire l'objet de la plus grande attention de la part de l'État» et promis «encore plus de moyens».

La ville portuaire est depuis des années le cadre d'une forte criminalité et de règlements de compte liés au trafic de drogue.