Le Concordia, qui a repris la mer mercredi après avoir été renfloué - deux ans et demi après son naufrage sur l'île toscane du Giglio -, progressait jeudi en direction de Gênes (nord-ouest), s'approchant des côtes de la Corse, a annoncé Costa croisières.

À 10h30 (4h30, heure de Montréal), «le bateau avait parcouru plus de 50 milles (80 km), il progresse à une vitesse actuelle de deux noeuds, les conditions météo sont bonnes avec une mer calme et un vent de nord-nord ouest soufflant à 6 ou 7 noeuds», précise l'armateur italien, propriétaire du paquebot.

Des tests environnementaux, effectués au niveau de la poupe et de la proue, ont été réalisés mercredi soir et une inspection faite dans la matinée par les techniciens à bord du bateau n'a révélé aucune anomalie, ajoute le communiqué.

Selon le site MarineTraffic, qui permet de suivre en temps réel le trafic maritime dans toutes les mers du monde, le Concordia, avec à sa droite l'île de Pianosa, se trouvait en milieu de matinée au sud-ouest de l'île d'Elbe.

Le géant des mers, long de près de 300 mètres, et pesant quelque 114 500 tonnes, doit passer à 25 km des côtes de la Corse qu'il va remonter, longeant Bastia et le Cap Corse, tout au long de la journée de jeudi.

La ministre française de l'Écologie, Ségolène Royal, a promis de surveiller le passage du paquebot à bord d'un navire au large de la Corse, provoquant l'agacement des autorités italiennes, qui jugent avoir fait tout ce qu'il fallait pour éviter un nouveau drame.

Depuis dix jours, l'île française est mobilisée contre les risques de dommages à l'environnement et une «flottille citoyenne» a prévu de partir jeudi après-midi de Bastia pour protester non loin du passage du convoi.

Élus, syndicats et associations demandent à l«'État italien... des réponses claires», notmament sur le «pompage préalable des matières polluantes ou dangereuses contenues dans l'épave».

L'arrivée du Concordia à Gênes, où il doit être démantelé, est prévue dimanche.

La catastrophe avait fait 32 morts et des dizaines de blessés parmi les plus de 4200 passagers et membres d'équipage de 70 nationalités à bord.

Menée par l'armateur italien Costa Croisières (filiale du groupe américain Carnival) et effectuée par le consortium américano-italien Titan-Micoperi, l'opération de sauvetage a coûté au total quelque 1,5 milliard d'euros.

Alors que d'autres membres de l'équipage ont négocié des peines à l'amiable, le commandant du paquebot, Francesco Schettino, est le seul à être actuellement jugé à Grosseto (centre) pour homicides par imprudence, naufrage et abandon de navire.