Les parents biologiques de la petite Maria, surnommée l'ange blond, ont finalement été retrouvés. Ce sont des Roms bulgares qui avaient «donné» leur enfant, faute de moyens pour s'en occuper. L'histoire de la fillette, qui demeure pour l'heure sous la garde d'une organisation de protection des enfants, a ramené sous les projecteurs la situation des Roms en Europe et souligné les failles du registre des naissances grec. Quatre mots pour comprendre.

Maria

Mercredi 16 octobre, la police grecque mène une opération de routine dans un camp rom du centre du pays. Un homme et une femme qui affirment être les parents d'une fillette blonde âgée de 4 à 6 ans éveillent leurs soupçons. Des tests d'ADN démontrent que le couple ment. Les autorités font appel à Interpol pour tenter d'identifier l'enfant. On finira par découvrir ses parents biologiques, grâce à un test génétique. Ceux-ci, un couple de Roms bulgares, ont affirmé à la police qu'ils l'avaient «donnée» alors qu'ils étaient en Grèce, faute de moyens pour s'en occuper. Mais la police soupçonne qu'ils ont pu vendre leur fille pour la somme de 250 euros (360 $).

Trafic

La police grecque a procédé à l'arrestation d'un autre couple rom la semaine dernière. L'homme et la femme, tous deux dans la vingtaine, ont été accusés d'enlèvement. Le couple cherchait à obtenir un acte de naissance pour un enfant de 2 mois en présentant une «déclaration sur l'honneur», une procédure reconnue en Grèce. Selon les autorités, les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'ils ne sont pas les parents de l'enfant. Après l'affaire de l'«ange blond», le gouvernement grec s'interroge maintenant sur les failles de son registre des naissances.

Irlande

En Irlande, les autorités croyaient elles aussi avoir retrouvé deux enfants kidnappés dans la communauté rom. Lundi, une fillette de 7 ans a été retirée de sa famille en banlieue de Dublin. Le lendemain, le même sort attendait un garçon blond âgé de 2 ans qui habitait dans le centre du pays. Sauf que dans les deux cas, les tests d'ADN ont prouvé que ces enfants vivaient bien chez leurs parents. Il n'en fallait pas plus pour que la police soit accusée de mener «une chasse aux sorcières» contre les Roms. Le ministre irlandais de la Justice a d'ailleurs fait une mise en garde contre de telles dérives.

Roms

La population des Roms en Europe est estimée à entre 10 et 12 millions de personnes. C'est en Turquie (2,75 millions) et en Roumanie (1,85 million) qu'on retrouve le plus grand nombre de Roms. Vivant en communauté, parfois nomades, mais la plupart du temps sédentaires et marginalisés, ils font face à un taux de chômage élevé et sont souvent victimes de xénophobie. Malgré les efforts des autorités, plusieurs d'entre eux n'apparaissent pas dans les bases de données gouvernementales.

Avec Reuters et la BBC