L'ancien ministre et ténor socialiste grec Akis Tsohatzopoulos a été condamné lundi à Athènes à 20 ans de prison ferme pour blanchiment d'argent dans le cadre de contrats d'armements, au terme d'un procès qui a duré plusieurs mois.

Toutefois, en raison de son âge, 73 ans, M. Tsohatzopoulos, premier homme politique jugé depuis plusieurs années pour corruption, ne purgera qu'un cinquième de sa peine et devrait être mis en liberté dans deux ans, selon une source judiciaire.

M. Tsohatzopoulos placé en détention provisoire depuis deux ans dans la prison de haute sécurité de Korydallos, près d'Athènes, est devenu pour l'opinion publique grecque le symbole de la corruption d'une classe politique tenue pour responsable de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis 2010.

La peine prononcée par une cour pénale spéciale lundi soir intervient quelques heures après sa condamnation en fin de matinée pour avoir blanchi plus de six millions d'euros (8,4 millions de dollars) provenant de pots-de-vin lors de l'achat de blindés, de quatre sous-marins et de missiles antiaériens russes TOR-M1.

Cette peine est la même suggérée par le procureur de la cour Georgia Adilini qui, dans un réquisitoire implacable, avait indiqué que «les pots-de-vin avaient été si nombreux qu'il ne pouvait même pas en calculer le montant» en soulignant que des sommes étaient transférées via «des sacs, des valises, des chèques, des comptes en banque, des entreprises».

Outre M. Tsohatzopoulos, 16 autres personnes, dont son épouse, son ex-épouse allemande et sa fille, ont été condamnées pour complicité. Les peines qui leur ont été infligées vont de six ans à 16 ans de prison ferme, à l'exception de sa fille Areti, dont la peine de prison de 12 ans est assortie du sursis, car elle est mère de trois enfants, selon la même source.

Deux autres accusés ont été acquittés dans le cadre de ce procès marathon, entamé en mars 2013.

Les analystes politiques ont expliqué ces dernières semaines l'ascension du parti néonazi grec Aube dorée en Grèce par le discrédit qui pèse sur la classe politique grecque après l'éclosion de la crise de la dette en 2010 et l'imposition des politiques d'austérité.

La semaine dernière, six des 18 députés d'Aube dorée ont été inculpés, et trois d'entre eux sont en détention provisoire, dont le chef du parti, après un vaste coup de filet des autorités lancé après le meurtre le 18 septembre d'un musicien antifasciste par un membre de ce parti.