Un petit parti membre de la coalition politique de la chancelière allemande Angela Merkel tentait lundi de rallier leurs électeurs après avoir subi une importante défaite à l'échelle provinciale, alors qu'il ne reste plus que quelques jours avant les élections nationales.

Le Parti libéral-démocrate (FDP, libéraux) a perdu ses sièges à la législature de Bavière, dimanche, tombant sous les cinq pour cent des voix nécessaires pour siéger au Parlement.

Ils oeuvraient au sein du gouvernement bavarois avec l'Union chrétienne-sociale (CSU) alliée à Mme Merkel, et le résultat a souligné l'incertitude à propos des chances, pour la chancelière, de maintenir son actuel gouvernement de coalition de centre-droit à l'échelle fédérale.

Les plus récents sondages placent le FDP à 5 ou 6%, tandis que l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel caracole à 40 ou 41% d'intentions de vote en prévision des élections du 22 septembre, ce qui serait suffisant pour former un gouvernement de coalition et gouverner pendant encore quatre ans.

Mais si le FDP trébuche et tombe sous les 5% nécessaires, cela pourrait forcer Mme Merkel à choisir un autre partenaire de coalition, ou à donner aux autres partis l'occasion de combiner leurs forces pour former eux-mêmes un gouvernement.

«C'est un appel pour tous les partisans en Allemagne», a déclaré le secrétaire général du FDP, Patricke Doering.

Le vice-chancelier Philipp Roesler, leader du FDP, a mis en garde les électeurs lundi, affirmant que si le parti n'entrait pas au Parlement fédéral, l'équipe du centre-gauche pourrait faire alliance avec un parti plus à gauche pour prendre le pouvoir. «Personne ne veut cela», a-t-il dit.

M. Roesler a toutefois tenté de minimiser la défaite de la fin de semaine, affirmant que «la situation nationale est totalement différente de celle en Bavière».

Sigmar Gabriel, président des sociaux-démocrates, a pour sa part assuré que les résultats en Bavière laissaient envisager une possibilité que le candidat du parti, Peer Steinbrueck, devienne chancelier en formant une coalition avec les verts. Les sociaux-démocrates recueillent 26% des intentions de vote.

«Si le FDP n'entrait pas au Parlement, les chances que Peer Steinbrueck devienne chancelier augmenteraient considérablement», a-t-il dit.

Le principal candidat du FDP, Rainer Bruederle, a suggéré que tout partisan chrétien-démocrate voulant que la coalition actuelle survive devrait voter de façon stratégique pour s'assurer que son parti entre au Parlement.

«Quiconque veut Angela Merkel vote pour le FDP», a dit M. Bruederle.

La principale intéressée n'en pense cependant que bien peu de choses.

«Nous n'avons pas de votes à gaspiller», a-t-elle déclaré lors d'un rassemblement électoral en Basse-Saxe. Ses propos ont été rapportés par l'agence de presse DPA.