Un soldat français a été blessé samedi à Paris d'un coup de couteau par un agresseur qui voulait délibérément le «tuer parce qu'il était militaire», selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Le ministre s'est rendu samedi soir au chevet du soldat, admis dans un hôpital militaire de la banlieue de Paris après avoir été agressé à l'arme blanche alors qu'il patrouillait dans le cadre du Plan Vigipirate, le dispositif antiterroriste activé en France depuis des années.

Le président français François Hollande, en visite à Addis-Abeba, a souligné : «Nous ne connaissons pas encore les conditions et les circonstances exactes de l'agression, ni même la personnalité de l'agresseur, mais nous devons regarder toutes les hypothèses et nous n'en négligeons aucune».

M. Le Drian a assuré que lui-même et son homologue à l'Intérieur Manuel Valls menaient «une lutte implacable contre le terrorisme».

«On a voulu tuer un militaire parce qu'il était militaire», a dénoncé le ministre de la Défense devant des journalistes, évoquant «un acte criminel» qui «heureusement n'a pas entraîné de conséquences graves». Le militaire blessé, Cédric Cordier, est dans un état «rassurant, satisfaisant», a-t-il indiqué.

Le parquet antiterroriste de Paris a repris l'enquête sur l'agression, a indiqué à l'AFP le procureur de Nanterre (banlieue parisienne), Robert Gelli.

Le ministre a indiqué lui avoir «fait part de (sa) solidarité, de (son) soutien, à lui (...) mais aussi à tous les militaires qui aujourd'hui en France ou au Mali ou ailleurs assurent la sécurité des Françaises et des Français. Là c'est parce qu'il est militaire qu'il y a eu agression», a-t-il insisté.

Il a assuré Manuel Valls et la police de «toute (sa) confiance» pour l'enquête et la recherche de l'agresseur, qui était en fuite samedi soir.

«Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et moi-même, chacun dans nos domaines, nous poursuivons une lutte implacable contre le terrorisme et contre tout acte qui remettrait en cause notre sécurité», a-t-il ajouté.

Le militaire, âgé de 23 ans, en patrouille en fin d'après-midi dans le quartier d'affaires de La Défense a reçu un coup de couteau au cou. L'agresseur n'a pas donné d'indications sur les motivations de son geste avant de prendre la fuite.

Le «pronostic vital n'est pas engagé», a-t-on indiqué de source policière.

Cette agression intervient trois jours après le meurtre mercredi à Londres d'un soldat britannique par deux islamistes, avec lequel aucun lien n'a toutefois été fait à ce stade par les enquêteurs.

Interrogé sur un lien éventuel avec le meurtre d'un militaire à Londres mercredi, François Hollande a répondu : «Je ne pense pas qu'à ce stade il puisse y avoir un lien, nous regardons tous les éléments et nous demandons à nos soldats (...) de relever encore le niveau d'attention».

En mars 2012, Mohamed Merah, un petit délinquant de la banlieue de Toulouse  avait assassiné au nom du jihad d'abord trois militaires parachutistes, puis trois enfants et un enseignant juifs.