Kafa Kachour Bashir, épouse de Bashir Saleh, ex-chef de cabinet de Mouammar Kadhafi, a été condamnée jeudi en appel par la justice française à deux ans de prison, dont un avec sursis, et 150 000 euros (près de 197 000 $) d'amende pour esclavage domestique dans sa luxueuse résidence secondaire de Prévessin-Moëns dans le centre-est près de la frontière suisse.

La condamnation est supérieure aux réquisitions de l'avocate générale, qui avait demandé deux ans de prison avec sursis et «au moins 100 000 euros (environ 131 000 $)» d'amende lors du procès en appel le 28 mars dernier.

La Franco-Libanaise de 57 ans est également condamnée à verser un total de 50 000 euros (près de 66 000 $) pour dédommager les quatre parties civiles.

Ces anciens salariés tanzaniens, deux soeurs quadragénaires et un couple de trentenaires, avaient attaqué la patronne en raison de leur condition de travail et de vie, de salaires quasi inexistants et de la privation de leurs passeports.

L'avocat de Kafa Kachour Bashir, Me Marc Ceccaldi, a annoncé que sa cliente allait se pourvoir en cassation.

Cette décision de justice intervient après un premier procès le 25 avril 2012 à l'issue duquel elle avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis et 700 000 euros (environ 918 000 $) d'amende.

Les employés tanzaniens avaient été embauchés en Libye et amenés illégalement en France par Kafa Kachour Bashir qui les avait placés «dans une situation d'asservissement et de vulnérabilité», selon les termes de l'avocate générale, Véronique Escolano.

«Madame Bashir, c'était la reine de la maison, elle a fait des promesses de salaire qu'elle n'a jamais tenues et je me suis enfui en 2005», a ainsi décrit un ancien employé entendu comme témoin dans cette affaire.