L'élégance et le sourire de l'épouse du nouveau chef de l'État chinois Xi Jinping, juste après l'atterrissage à Moscou du couple présidentiel en visite d'État en Russie, faisaient vendredi sensation dans les médias et sur l'internet chinois.  

Immensément populaire en raison de sa longue carrière de chanteuse, Peng Liyuan a descendu de façon très naturelle les marches de la passerelle de l'avion d'Air China, aux côtés de son mari dont elle a même saisi le bras un instant, selon des images diffusées par les télévisions chinoises.

Portant un sac à main et un manteau cintré bleu marine, ne faisant pas ses 50 ans, Peng n'a pas cessé de sourire, avant et au moment de saluer les officiels du comité d'accueil russe.

«Quelle élégance!», s'est exclamé dans un microblogue un internaute nommé Lanpingzigaidexingfu. «Quelle beauté!», a renchéri un autre, Renxiaoxuanxuan. Un troisième, Yanhuozhiqiu, a jugé que Peng était «digne», tout en affichant une «ouverture d'esprit».

Son manteau a été particulièrement remarqué: quelques heures seulement après les premières images de la sortie de l'avion, plusieurs commerçants du site géant Taobao (l'équivalent chinois d'Ebay) le proposaient en «prévente».

Le manteau de la première dame chinoise était offert à des prix compris entre 499 et 10 000 yuans (entre 80 et 1594$).

En quelques secondes, Peng Liyuan a projeté une image de jeunesse et de spontanéité contrastant radicalement avec l'allure austère et réservée de l'épouse de l'ex-président Hu Jintao, Liu Yonqing. Celle-ci était d'ordinaire placée en retrait derrière son mari et rarement exposée aux projecteurs.

Des confins de la Chine jusqu'à Pékin, tous les Chinois connaissent Peng Liyuan, une soprano élevée au grade de général dans l'armée, star pendant 25 ans du gala du Nouvel An de la télévision d'État, dont chaque édition est regardée par des centaines de millions de téléspectateurs.

Des relations au beau fixe

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont affiché des relations au beau fixe entre les deux pays, qui ont conclu d'importants accords dans le pétrole et le gaz, pour le premier déplacement à l'étranger du nouveau chef de l'État chinois.

«Nous pouvons vraiment dire que c'est une visite historique avec des résultats positifs», a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse commune au Kremlin, au cours de laquelle aucune question n'a pu être posée par les journalistes.

MM. Poutine et Xi ont rivalisé d'amabilités au cours de cette rencontre marquée par l'approfondissement des liens économiques et stratégiques entre les deux pays, qui veulent développer leur partenariat.

Le géant pétrolier russe Rosneft a signé des accords prévoyant de doper ses ventes de pétrole au chinois CNPC, avec qui il va en outre coopérer sur huit blocs d'exploration dans l'Arctique russe.

«Actuellement, nous fournissons 15 millions de tonnes par an, et 50 millions de tonnes ne sont pas un objectif inaccessible», a déclaré le président de Rosneft, Igor Setchine, soulignant qu'il s'agissait d'un «marché prioritaire».

En échange de cette augmentation des livraisons, Rosneft va bénéficier d'un crédit chinois de deux milliards de dollars, a-t-il précisé.

De son côté, le géant gazier russe Gazprom a signé avec CNPC un accord en vue de livrer à la Chine à compter de 2018 un volume de 38 milliards de mètres cubes de gaz par an et jusqu'à 60 milliards de mètres cubes par la suite .

«Nous sommes reconnaissants de votre décision d'avoir choisi notre pays pour votre première visite à l'étranger», a déclaré M. Poutine à M. Xi, investi la semaine dernière comme président de la République populaire après avoir pris les rênes du Parti communiste en novembre.

«Les relations entre la Russie et la Chine n'ont jamais été aussi bonnes», a souligné pour sa part le président chinois, qualifiant M. Poutine de «vieil ami, bon ami».

Samedi, le président chinois doit s'entretenir à Moscou avec le premier ministre russe Dmitri Medvedev, avant de rencontrer des sinologues russes, des étudiants apprenant le chinois et des journalistes.

Au cours des deux dernières décennies, les échanges économiques ont dominé la relation sino-russe, Moscou fournissant à Pékin des technologies militaires et spatiales ainsi que du pétrole, tout en important massivement des produits de consommation courante chinois.

«Au cours des 20 dernières années, les échanges commerciaux bilatéraux ont été multipliés par 14 et ont atteint l'année dernière la somme record de 88,2 milliards de dollars», a souligné M. Xi dans une interview à des médias officiels russes.

Les deux pays entendent porter le volume des échanges à «100 milliards de dollars dans un avenir proche», a déclaré M. Poutine lors de la conférence de presse.

«Les projets économiques vont raviver nos liens qui ont connu une stagnation ces dernières années», a déclaré à l'AFP Sergueï Sanakoïev, secrétaire de la Chambre sino-russe pour la promotion du commerce de produits industriels d'innovation.

La Russie cherche à diversifier ses livraisons d'hydrocarbures en dehors de l'Europe.

«Les Chinois sont pragmatiques, pour eux l'économie l'emporte sur tout le reste», a indiqué l'analyste Dmitri Trenine, du centre Carnegie à Moscou.

La Syrie, dont les deux pays sont alliés, et la Corée du Nord, qui a effectué le mois dernier son troisième essai nucléaire, étaient également au menu des entretiens des deux dirigeants.

M. Xi a souligné que les deux pays avaient les mêmes points de vue sur les grands dossiers internationaux.