Des milliers de lycéens, travailleurs précaires, enseignants et syndicalistes ont manifesté samedi à Rome et dans plusieurs villes italiennes «contre la destruction de l'école publique».

«Contre la crise et l'austérité, reprenons notre vie», clamait une banderole brandie par lycéens et travailleurs précaires en tête d'un des cortèges organisés à Rome.

Après des années de coupes budgétaires, les lycéens italiens redoutent l'adoption d'un projet de loi en cours d'examen au Parlement, qui permettrait aux établissements de faire appel à des fonds privés plutôt que publics et réduirait le pouvoir des professeurs.

Une rangée de jeunes serrés les uns contre les autres portait comme des boucliers, des pancartes de caoutchouc, sur lesquels ils avaient inscrits des titres de classiques de la littérature.

Massimiliano, un jeune venu d'Aprilia (région de Rome), a dénoncé comme inutile l'imposant déploiement policier (un millier d'agents) que les autorités ont justifié par des heurts entre étudiants et policiers il y a dix jours qui avaient fait des blessés à Turin, Brescia et Padoue.

«Nous ne sommes jamais venus avec des casques, toujours de façon pacifique et on nous a chargé injustement», a-t-il dit à propos de l'interdiction de manifester à Rome, casques de moto à la main, par crainte qu'ils soient utilisés pour frapper les policiers.

Un autre cortège était organisé au centre de Rome par le syndicat radical Cobas dont le porte-parole national Piero Bernocchi a chiffré à «plus de 5000» le nombre de manifestants rassemblés samedi.

Le cortège a annoncé vouloir défiler sous les fenêtres des «palais du pouvoir» et a obtenu l'autorisation de se rendre devant le Sénat, désert en l'absence de sessions parlementaires.

«Non à la destruction de l'école publique», «Les banques gèrent la politique, le secteur privé veut gérer l'école», «année après année, on nous étouffe», criaient les manifestants du Cobas, dont beaucoup d'enseignants.

Des centaines de lycéens ont également manifesté à Naples, où certains ont fait exploser des pétards. À Palerme, ils étaient aussi des centaines derrière un cercueil de carton pour symboliser «la mort de l'école publique».

À Pise, 250 lycéens ont défilé contre la politique gouvernementale d'austérité budgétaire. Une délégation a été autorisée à monter dans le palais municipal d'où elle a déroulé une banderole frappée de la mention: «Nous, lycéens, ne sommes pas des marchandises». À Florence, un groupe d'étudiants a brièvement bloqué la circulation des trains avant de placarder sur un train Eurostar l'inscription: «Les étudiants ont un défaut, ils pensent».