Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi soir sur la Puerta del Sol, au centre de Madrid, à l'appel du mouvement des «indignés», pour dénoncer la réforme du travail et pour prôner «une grève générale», a constaté un journaliste de l'AFP.

«Contre la réforme du travail. Nous ne sommes pas les marchandises des politiques et des marchés», proclamait une banderole.

«Grève générale!», «debout, la lutte continue, coûte que coûte», criaient des manifestants dans un mégaphone.

Ils répondaient à l'appel du mouvement des «indignés», né mi-mai 2010 du raz-le-bol de la crise et pour dénoncer l'incapacité des politiques à en sortir, qui a rassemblé jusqu'à des dizaines de milliers de personnes dans les rues et essaimé au-delà des frontières espagnoles.

Après la loi visant un déficit budgétaire zéro d'ici à 2020 et une réforme du secteur bancaire, le gouvernement a adopté vendredi une réforme visant à flexibiliser le marché du travail et à favoriser le travail des jeunes. Elle comprend notamment une réduction des indemnités de licenciement.

«Il va y avoir beaucoup de types de contrats, des licenciements moins chers et évidemment des conditions pires pour les travailleurs. Le chômage va grimper, parce qu'ils facilitent et abaissent le coût pour se séparer de quelqu'un», dénonce Javier Bardedes, un manifestant de 53 ans qui travaille dans le télémarketing.

«C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ils nous condamnent à la misère et à la faim», s'enflamme Eugenia Perez, une chômeuse de 53 ans.

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a reconnu jeudi que le chômage, qui atteint déjà des taux record de plus de 22% de la population active et près de 50% pour les jeunes, allait encore augmenter cette année, ajoutant qu'il fallait du temps pour que les réformes relancent l'économie et la création d'emplois.