Après 482 jours sans gouvernement, la Belgique s'est rapprochée samedi d'une sortie de crise politique, avec l'annonce par les négociateurs fédéraux d'un accord historique sur la réforme de l'État.

Cette réforme est au coeur du blocage entre partis wallons et flamands qui a empêché la formation d'un gouvernement permanent après les élections du 13 juin 2010, marquées par la percée du parti indépendantiste flamand N-VA.

Les détails de l'accord devraient dévoiler mardi lors de sa présentation au parlement. Il résout l'une des principales questions divisant les cinq millions de francophones du pays et les six millions de néerlandophones qui réclamaient plus d'autonomie pour les régions.

Cet accord intervient alors que la pression financière sur le pays était croissante, les investisseurs s'inquiétant de voir s'éterniser aux commandes un gouvernement intérimaire incapable de s'attaquer à des mesures de long terme. Vendredi, l'agence de notation Moody's a menacé d'abaisser la note de la Belgique à cause des difficultés de la banque franco-belge Dexia, trop exposée à la dette grecque.

Le mois dernier, les huit partis impliqués dans les négociations avaient fait un premier pas considérable, en aboutissant à un compromis sur la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvoorde («BHV»), dernière zone mixte autour de la capitale bilingue, mais enclavée dans la région flamande. La question empoisonnait la vie politique belge depuis quasiment un demi-siècle et bloquait la mise en oeuvre d'un accord institutionnel plus vaste.

Désormais, profitant de leur élan, les négociateurs disaient samedi espérer avoir mis sur pied un gouvernement permanent d'ici le prochain sommet européen, à Bruxelles les 17 et 18 octobre.