Martine Aubry

Martine Aubry

Contrairement à son célèbre père, Jacques Delors, qui avait renoncé à se porter candidat à l'élection présidentielle, la mairesse de Lille a décidé de se lancer dans la mêlée, fin juin, sous les pressions de son entourage. Le pacte conclu avec Dominique Strauss-Kahn, qui prévoyait que seul le plus populaire des deux solliciterait l'investiture socialiste, a été rendu obsolète par les ennuis judiciaires de l'ex-directeur général du Fonds monétaire international. Martine Aubry, qui a temporairement renoncé à son poste de première secrétaire, peut se targuer d'avoir remis sur les rails un parti mal en point depuis son arrivée en poste, en 2008. L'ex-ministre, qui a introduit plusieurs mesures sociales, notamment la semaine des 35 heures dans les années 90, mise sur sa longue expérience.

François Hollande

L'ex-conjoint de Ségolène Royal, facilement battue par Nicolas Sarkozy en 2007, pense que son heure est venue. François Hollande a renoncé en 2008 à l'idée de solliciter un nouveau mandat comme premier secrétaire du Parti socialiste pour se concentrer sur ses fonctions régionales tout en peaufinant sa préparation. L'élu de Corrèze, qui est diplômé de l'École nationale d'administration, fait valoir son côté «anti-bling-bling» et la nécessité de doter le pays d'un président «normal». Longtemps négligé dans les sondages, il a vu sa cote monter en flèche au printemps. La mise hors circuit de Dominique Strauss-Kahn a fait de lui le favori de la primaire socialiste, qui s'annonce très serrée.

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François Hollande

François Bayrou

Le président du Mouvement démocrate aspire, pour le scrutin présidentiel de 2012, à attirer une part importante de l'électorat centriste face aux formations réunies sous la houlette de l'ex-ministre Jean-Louis Borloo. Lors du scrutin de 2007, François Bayrou avait créé l'événement en récoltant 18,6% des voix. Il avait ensuite refusé d'appeler ses partisans à voter pour Ségolène Royal tout en critiquant vertement le futur gagnant, Nicolas Sarkozy. Après avoir servi comme ministre dans deux gouvernements de droite dans les années 90, l'agrégé de lettres d'inspiration chrétienne-démocrate avait graduellement pris ses distances de la majorité avant de rompre purement et simplement. Il a été abandonné par plusieurs proches collaborateurs dans les dernières années.

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François Bayrou

Jean-Louis Borloo

Le politicien de 60 ans, qui a hérité du ministère de l'Écologie en 2007 après la déconvenue électorale de l'ancien premier ministre Alain Juppé, a longtemps été considéré comme l'un des membres les plus progressistes de la majorité gouvernementale. Pressenti brièvement pour devenir premier ministre, il a claqué la porte en novembre après que le président français eut décidé de reconduire à son poste François Fillon. Jean-Louis Borloo a depuis pris la tête d'une alliance de partis centristes qu'il pourrait représenter à l'élection présidentielle. L'entourage de Sarkozy exerce toutefois de fortes pressions pour l'en dissuader, craignant une division du vote et un éventuel «21 avril à l'envers» qui verrait l'extrême droite repasser au second tour du scrutin en même temps que le candidat socialiste.

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Jean-Louis Borloo

Marine Le Pen

L'élue de 42 ans, qui siège à la fois au Parlement européen et au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, est longtemps restée dans l'ombre de son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national. Le sulfureux politicien lui a cédé les rênes du parti en janvier. Elle a aussitôt entrepris d'écarter les éléments les plus réactionnaires de la formation, qui a connu une forte ascension dans les sondages récemment. Malgré le changement de garde, qui lui permet d'avoir une visibilité nettement accrue dans les médias, le parti continue de faire de l'immigration et de l'insécurité ses thèmes prioritaires. La place de l'islam est aussi un sujet récurrent pour Marine Le Pen, qui se pose en championne de la laïcité.

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Marine Le Pen

Éva Joly

D'origine norvégienne, Éva Joly est arrivée au pays à 18 ans comme fille au pair. Licenciée en droit et diplômée de sciences politiques, elle s'est fait connaître du public comme juge d'instruction, notamment dans des affaires de corruption comme l'affaire Elf, dans lesquelles plusieurs personnalités connues ont dû faire face à la justice. Venue tardivement à la vie politique, elle a été élue députée européenne pour la circonscription Île-de-France en 2009 après s'être jointe au rassemblement Europe Écologie. Elle a dû batailler ferme avec le populaire écologiste Nicolas Hulot pour remporter l'investiture du parti en vue de l'élection présidentielle.

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Éva Joly

Jean-Luc Mélenchon

Le chef du Parti de gauche, une formation à l'extrême gauche de l'échiquier politique, a longtemps milité au Parti socialiste. Il a notamment été ministre de l'Enseignement professionnel au début des années 2000, sous Lionel Jospin. Il a quitté les rangs socialistes en 2008, lors du congrès au cours duquel Martine Aubry a été élue première secrétaire. À la tête d'une nouvelle formation qui se veut «sans concession» vis-à-vis de la droite, il martèle un discours anticapitaliste et écologique parfois teinté de populisme. Les militants du Parti communiste lui ont donné leur appui, en juin, en vue de l'élection présidentielle de 2012, faisant de lui le candidat du Front de gauche.

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Jean-Luc Mélenchon