Des heurts ont éclaté samedi entre manifestants et forces de l'ordre dans la région parisienne après la perquisition d'un centre culturel kurde et l'interpellation de trois Kurdes, a-t-on appris de source judiciaire.

Deux interpellations ont eu lieu à Evry et une à Arnouville, au nord de Paris, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris et confiée à la Sous-direction anti-terroriste (SDAT), a indiqué cette source, sans préciser les identités des personnes interpellées.

Lors d'une perquisition à la Maison culturelle kurde d'Arnouville, un homme de la communauté kurde a été interpellé en fin de matinée, et des échauffourées ont éclaté.

Le nombre des manifestants a atteint cent à deux cents personnes. Des pierres ont été lancées sur des voitures de police et du mobilier urbain a été brûlé, selon une source judiciaire.

Un policier a été légèrement blessé et dix personnes interpellées. Les forces de l'ordre ont déployé un important dispositif, et le calme est revenu dans l'après-midi.

À Evry, l'interpellation de deux personnes d'origine kurde a entraîné un rassemblement de protestation, et les policiers ont été la cible de projectiles. Les forces de l'ordre ont fait usage de flash-balls et de grenades lacrymogènes. Le cortège, qui a atteint une centaine de personnes, s'est ensuite dispersé.

Selon le Parti communiste français (PCF) et le président de la Maison culturelle kurde d'Arnouville, l'homme interpellé dans cette ville est Nedim Seven, membre actif du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Dans la soirée, cette information n'était pas confirmée par les sources policières et judiciaires.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne. Pour le PCF, «la France se couvre de honte en utilisant contre ces hommes les mêmes pratiques que celles qu'ils ont fuies en quittant la Turquie».

Dans un communiqué, le Parti communiste a réclamé «la libération immédiate des militants kurdes et l'arrêt des violences sur celles et ceux qui les soutiennent».

Le PKK a lancé en 1984 une insurrection pour obtenir l'indépendance du sud-est de la Turquie. Il revendique aujourd'hui l'autonomie de la région. Le conflit a fait quelque 45 000 morts, selon des chiffres officiels.