Quatre personnes, interpellées mardi et soupçonnées d'avoir eu le projet de se former au jihad dans les zones de combat aux confins de l'Afghanistan et du Pakistan, ont été inculpées et placées en détention provisoire samedi, a-t-on appris de source judiciaire.

Elles ont été inculpées (mises en examen) pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et «financement du terrorisme» par un juge antiterroriste, a précisé cette source.

Deux des six personnes interpellées mardi en région parisienne ont été relâchées après leur garde-à-vue.

L'«animateur» présumé de cette filière est un Franco-Indien résidant à Cormeil-en-Parisis (en banlieue parisienne) et intercepté à sa descente d'avion alors qu'il venait d'arriver d'Algérie, avaient indiqué des sources proches de l'enquête.

Selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, s'«ils avaient le projet de se former au jihad au Pakistan», «rien n'indique qu'ils s'apprêtaient à commettre un attentat en France».

Les interpellations étaient consécutives à l'arrestation en janvier et annoncée mi-avril par Islamabad de deux Français à Lahore, la mégapole de l'est du Pakistan, avait-il dit mardi.

Prénommés Zoaib et Sharaf et âgés de 19 et 22 ans, ces deux hommes sont originaires de la région parisienne et l'un d'eux est d'ascendance pakistanaise. Ils sont soupçonnés de s'être rendus au Pakistan pour se former au jihad.

Certains des interpellés de mardi sont suspectés d'avoir effectué des aller-retour avec la zone pakistano-afghane. Ils auraient notamment été identifiés à la faveur d'échanges sur internet, a expliqué une source proche de l'enquête.

Le nombre de Français toujours présents dans les camps le long de la frontière pakistano-afghane est actuellement évalué entre une dizaine et une trentaine, selon diverses estimations de responsables français et pakistanais.