La France et des pays européens songent à reconnaître un État palestinien, a déclaré jeudi l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.

«La reconnaissance de l'État de Palestine est une option à laquelle nous réfléchissons actuellement avec nos partenaires européens, dans l'optique de créer un horizon politique à même de relancer le processus de paix», a dit M. Araud.

«Si nous la retenions, elle devrait favoriser une reprise des négociations sur la base des paramètres internationaux bien connus. Outre la réaffirmation de notre attachement indéfectible à la sécurité d'Israël, elle serait assortie d'un message politique clair afin de dissuader les deux parties de poursuivre des stratégies unilatérales ou d'imposer des faits accomplis sur le terrain qui nuisent aux efforts de paix», a encore indiqué l'ambassadeur.

«Les aspirations du peuple palestinien en faveur d'un État viable, vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël ne sont pas moins légitimes que celles qui s'expriment ailleurs dans la région. Nous n'avons pas d'autre choix que d'y répondre», a-t-il ajouté.

La France recevait jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas en visite à Paris, alors qu'elle réfléchit de plus en plus ouvertement à une reconnaissance de l'État palestinien par l'Union européenne pour dépasser la paralysie du processus de paix avec Israël.

Le président de l'Autorité palestinienne était reçu dans l'après-midi par le président Nicolas Sarkozy à l'Élysée pour, a-t-il dit, lui «demander conseil» sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d'un État de Palestine.

Face au blocage des négociations de paix, rapidement interrompues après une brève relance en septembre, Paris semble envisager sérieusement une reconnaissance de l'État palestinien, même en l'absence d'accord entre les deux parties.

Depuis sa prise de fonction fin février, le chef de la diplomatie française Alain Juppé s'est exprimé à deux reprises en ce sens. A la mi-mars, il avait estimé qu'il s'agissait d'«une hypothèse qu'il faut avoir en tête».

«C'est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre», a-t-il redit cette semaine.