Huit personnes, dont sept mineurs, ont été arrêtées lundi dans la banlieue déshéritée du nord de Paris, après le passage à tabac samedi d'un jeune homme de 19 ans, toujours entre la vie et la mort, dont ils ne supportaient pas la liaison avec une fille de leur quartier.

Ce lynchage est le nouvel épisode d'un phénomène de rivalités extrêmement violentes entre bandes et entre quartiers dans certaines banlieues sensibles en France.

L'agression avait eu lieu samedi soir dans un couloir de la gare de Noisy-le-Sec, dans le département de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris.

«Les agresseurs seraient des jeunes d'une cité de Rosny-sous-Bois (nord de Paris) qui n'auraient pas supporté de voir l'une des filles habitant le même quartier qu'eux fréquenter un jeune de Sartrouville (sud-ouest de Paris)», a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

«Il est très probable que la jeune fille connaissait les agresseurs», a ajouté cette source. La jeune femme, choquée, devait de nouveau être entendue par les policiers lundi.

À la mi-mars, deux autres banlieues de Paris, Asnières et Gennevilliers, à l'ouest de Paris, avaient été secouées par des rivalités entre bandes, avec des agressions à l'arme blanche, dont une mortelle. Un couvre-feu pour les mineurs avait alors été instauré.

Selon les sociologues, cette identification aux territoires est plus forte en région parisienne qu'en province.

«Il y a une identité territoire très forte (...) en Ile-de-France (région parisienne) car dans cette région, il n'y a pas d'identité régionale comme on peut en trouver à Marseille. Il y a donc une identité de quartier qui est surévaluée», dit le sociologue Marwan Mohammed.

«Il y a toujours une rivalité entre cités, quelles que soient les cités», a expliqué une source policière. «Mais avant il y avait des motifs bien précis, maintenant c'est pour n'importe quoi».