Un jeune homme de 17 ans, armé de deux sabres, a retenu lundi en otages pendant plus de quatre heures des petits enfants et une institutrice d'une école de Besançon, dans l'est de la France, avant de les libérer et d'être arrêté par la police.

Tous les otages ont été libérés à la mi-journée par le forcené qui a été interpellé par la police «en douceur», a annoncé le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, qui s'était rendu sur place.

Après plusieurs heures de négociation avec les policiers, le preneur d'otages connu pour ses tendances suicidaires, a fait sortir les derniers enfants et l'institutrice qu'il retenait depuis 8h30 (2h30, heure de Montréal) dans une classe de l'école Charles-Fourier, située dans le quartier sensible de La Planoise.

Le preneur d'otages avait dans un premier temps retenu une vingtaine d'enfants âgés de 4 à 6 ans, avant d'en libérer plusieurs. Peu avant le dénouement de la prise d'otages, cinq enfants et une institutrice étaient encore retenus.

«La libération s'est passée au moment de servir les repas», a précisé le ministre, indiquant que les enfants avaient alors été séparés du forcené qui a ensuite été maîtrisé par les policiers d'élite. Le ministre a salué «le sang-froid remarquable de l'institutrice».

Le forcené est sorti par l'arrière de l'école, escorté par les policiers, le visage et le haut du corps dissimulés sous une couverture. Il a été évacué dans un camion de pompiers alors qu'une trentaine de personnes du quartier le conspuaient, selon un journaliste de l'AFP.

Une équipe du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), spécialisé dans les prises d'otages, avait pénétré dans l'école en fin de matinée.

«J'ai eu trop peur. Ce sont des choses qu'on voit à la télé mais on se dit toujours que ça ne nous arrivera jamais et voilà», a témoigné Babacar Kebe, père de l'un des élèves libérés, sur la chaîne BFMTV. Mon fils «a eu peur mais j'ai eu l'impression qu'il n'avait pas tout compris», a-t-il dit.

Selon le maire de la commune, Jean-Louis Fousseret, le forcené était «entré dans les locaux armé de deux sabres en déclarant vouloir quelque chose». Le jeune homme, habitant le quartier et décrit comme dépressif, a au cours de la prise d'otages demandé une arme pour se suicider, selon la préfecture du département.

Un contact téléphonique avait été rapidement établi avec le preneur d'otages et une discussion avait pu avoir lieu avec les policiers. Un, puis cinq et enfin huit enfants ont ainsi été relâchés, avait précisé le maire de Besançon, ville d'une centaine de milliers d'habitants.

Dans la matinée, devant l'école, les parents attendaient, dans l'angoisse, certains pleurant, emmitouflés dans des couvertures vertes. Une cellule psychologique a été mise en place.

L'école, un bâtiment d'un seul niveau implanté au milieu des barres d'immeubles, avait été entourée d'un dispositif de sécurité très strict. Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des habitants du quartier, s'étaient rassemblées à proximité.

Les prises d'otages dans les écoles maternelles sont extrêmement rares en France. La plus célèbre reste celle qui s'était produite en 1993 dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine, commune huppée de l'ouest de Paris dont le président Nicolas Sarkozy était à l'époque le maire.

Un homme, qui se surnommait lui-même H.B («Human Bomb»), armé et cagoulé, avait pris en otage une classe de 21 enfants, réclamant une rançon d'environ 15 millions d'euros (100 millions de francs français à l'époque). Il avait été tué par la police et les otages avaient été libérés sains et saufs.

Nicolas Sarkozy a fait savoir, par communiqué, qu'il se réjouissait de «l'heureux dénouement» de la prise d'otages de Besançon.