Le conseil municipal de Paris a accepté lundi l'accord d'indemnisation controversé entre la mairie socialiste, le parti de droite UMP et Jacques Chirac, qui devrait considérablement alléger les ennuis judiciaires de l'ancien président français.

Jacques Chirac, 77 ans, doit être jugé fin 2010 ou début 2011 pour «détournements de fonds publics» et «abus de confiance» pour 21 emplois de complaisance présumés payés entre octobre 1992 et mai 1995 alors qu'il était maire de Paris.

À la suite de cet accord d'indemnisation, la ville récupérera au total 2,2 millions d'euros, dont 1,65 million versé par l'UMP et 550 000 euros par Jacques Chirac lui-même.

En échange, elle renonce à être partie civile au procès, ce qui mettra Jacques Chirac dans une position plus favorable. Lors de son procès, il fera face à un banc des victimes déserté, en plus d'une accusation passive, le parquet ayant requis un non-lieu dans la procédure.

Lorsqu'il était maire de Paris (1977-1995), avant son élection à la présidence française, Jacques Chirac est accusé d'avoir mis en place un système d'emplois fictifs. Certains de ses proches étaient rémunérés par la mairie sans y avoir de fonction réelle. Certains aussi travaillaient en réalité pour le RPR, le parti gaulliste qui s'était fondu par la suite dans l'UMP.

En tout, 147 élus de Paris ont voté pour l'accord et 13, principalement écologistes, ont voté contre.

Le maire socialiste Bertrand Delanoë a justifié son choix d'accepter ce remboursement avant le procès -ce qui a provoqué des remous jusque dans son parti- s'élevant contre «les approximations et contre-vérités qui se sont exprimées au cours des dernières semaines».

Pour lui, la ville n'a jamais cessé de poursuivre le même «triple objectif»: «vérité, reconnaissance des faits, réparation».

Avant le vote, le conseiller écologiste Yves Contassot, a justifié l'attitude de son groupe, opposé à l'accord, au nom de l'«éthique» et de la «morale» en politique.