Deux policiers ont été tués dans un attentat mercredi contre une centrale hydroélectrique dans le Caucase russe par des assaillants qui y ont fait exploser des bombes, une nouvelle attaque qui frappe cette région en proie à une rébellion islamiste.

L'attentat a eu lieu en Kabardino-Balkarie, une des républiques musulmanes du Caucase russe située à l'ouest de celle de Tchétchénie ainsi que de celles d'Ingouchie et du Daguestan qui connaissent un regain de violences ces derniers mois.

«À environ 05h00 (21h00 mardi soir à Montréal), des inconnus au nombre de trois à cinq ont attaqué la centrale hydroélectrique de Baksan», a indiqué une cellule de crise dans un communiqué.

«Deux gardiens appartenant à la police locale ont été tués et leurs pistolets ont été volés» et deux employés de la centrale ont été frappés et hospitalisés, ont ajouté les autorités.

Ensuite «les assaillants ont posé des bombes dans la salle des turbines et ont fait exploser deux turbines, ce qui a provoqué un incendie sur trois étages», ajoute le communiqué.

La centrale a été arrêtée et l'incendie a été éteint peu après, a déclaré Oleg Grekov, porte-parole de la branche régionale du ministère des Situations d'urgence sur la radio Echo de Moscou.

«Deux turbines ont été endommagées, la troisième est intacte, mais la centrale a été arrêtée», a-t-il précisé.

La principale hypothèse examinée par les enquêteurs est un attentat terroriste, a annoncé la compagnie Rushydro, qui gère la centrale, dans un communiqué.

Des démineurs et des enquêteurs ont été dépêchés sur place.

Le président russe Dmitri Medvedev s'est entretenu au téléphone avec le président de la Kabardino-Balkarie, Arsen Kanokov et le directeur des services spéciaux (FSB), Alexandre Bortnikov, qui l'a informé que la sécurité avait été renforcée sur toutes les installations hydroélectriques du sud de la Russie.

Le premier ministre, Vladimir Poutine, a de son côté ordonné des mesures d'urgence pour assurer l'approvisionnement en électricité dans la région, selon son porte-parole, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.

Le Caucase russe est en proie à une rébellion exacerbée par deux guerres successives menées par les forces russes contre les séparatistes en Tchétchénie et qui ont dévasté cette république dans les années 1990 et au début des années 2000.

L'Ingouchie et le Daguestan, voisines de la Tchétchénie, connaissent des attaques quasi quotidiennes contre des fonctionnaires et des représentants des forces de l'ordre.

Les militants islamistes ont à maintes reprises menacé de détruire des installations stratégiques à travers la Russie.

En mars la Russie a été frappée par une série d'attentats commis par des femmes kamikaze, dans le métro de Moscou ayant tué 40 personnes et au Daguestan où 12 personnes ont perdu la vie.

Le président Dmitri Medvedev a récemment estimé que ces violences représentaient la plus grave menace pesant sur la Russie.

Le chef du gouvernement et ancien président, Vladimir Poutine, qui avait mené la deuxième guerre en Tchétchénie, avait de son côté jugé début juillet que le temps des extrémistes était révolu, annonçant un programme économique ambitieux visant à apporter la paix et la prospérité dans le Caucase russe.

Il s'agit aussi d'un nouveau coup porté aux installations hydroélectriques russes après l'accident de la centrale Saïano-Chouchenskaïa, la plus grande du pays, qui avait fait 75 morts en août 2009 en Sibérie et a sérieusement perturbé l'approvisionnement en électricité de cette région.