Plus de 10 000 personnes se sont rassemblées samedi à Kumrovec, le village natal de Josip Broz Tito dans le nord de la Croatie, pour rendre hommage à l'ancien dirigeant yougoslave à l'occasion du 118è anniversaire de sa naissance.

«Les anciens combattants anti-fascistes doivent être fiers de leur lutte et de leur victoire. La Croatie doit leur être reconnaissante car ils lui ont permis d'être du côté des vainqueurs», a déclaré à la foule Tomislav Badovinac, responsable d'une association de partisans de Tito.

Venus de toute l'ancienne Yougoslavie mais aussi d'Italie, les admirateurs de Tito s'étaient rassemblés devant sa maison natale, transformée en musée.

Nombre d'entre eux brandissaient des photos de Tito ou portaient des tee-shirts à son image. «Travailleurs du monde, unissez-vous», «Nous appartenons à Tito, Tito nous appartient», pouvait-on lire sur des banderoles.

Au même moment, quelque 150 opposants à Tito s'étaient rassemblés sans incidents à Kumrovec à l'appel d'un petit parti d'extrême-droite, pour dénoncer les crimes commis par le régime communiste.

Leader de la résistance aux nazis et à leurs alliés croates dans les balkans durant la Seconde Guerre mondiale, Tito (1892-1980) a dirigé la Fédération yougoslave de la fin du conflit à sa mort en 1980. Il rompit avec Staline à la fin des années 1940 et fut l'un des fondateurs du Mouvement des non alignés.

Dix ans après sa mort, une série de conflits, qui ont fait plus de 100 000 morts, devait mettre fin à la Yougoslavie et déboucher sur l'indépendance des Etats de Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Montenegro, Serbie et Slovénie.