Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a fait part à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de sa «tristesse» après le vote jeudi au Parlement suédois d'une motion qualifiant de «génocide» les massacres d'Arméniens de 1915, ont affirmé les services de M. Erdogan.

M. Reinfeldt qui a téléphoné samedi soir à M. Erdogan, «a fait part de sa tristesse et a affirmé que son gouvernement ne partageait absolument pas cette décision, une initiative dénuée de toute force exécutoire et motivée exclusivement par des calculs de politique intérieure», indiquent les services de M. Erdogan dans un communiqué.

Le Premier ministre suédois a également souligné, toujours selon Ankara, que son gouvernement était «prêt à faire le nécessaire pour que cette décision infondée n'assombrisse pas les relations bilatérales» et assuré qu'elle n'affaiblissait pas le soutien de la Suède à la Turquie dans son processus d'adhésion à l'Union européenne.

M. Erdogan a pour sa part «insisté avec force sur la déception» ressentie par la Turquie et, tout en reconnaissant que le gouvernement suédois était hostile au vote, l'a appelé à prendre «des mesures pour réparer» la situation, ajoute le communiqué.

La motion adoptée par le Parlement suédois affirme que «la Suède reconnaît le génocide de 1915 contre les Arméniens, les Assyriens, Syriaques et Chaldéens et les Grecs pontiques», en l'occurrence toutes les minorités chrétiennes vivant sur le territoire ottoman de l'époque.

Elle a provoqué la colère de la Turquie qui a rappelé pour consultations son ambassadeur à Stockholm.

Les massacres et déportations d'Arméniens dans l'Empire ottoman sont controversés. Selon les Arméniens, ils ont fait 1,5 million de morts, et de 250 000 à 500 000 selon la Turquie qui récuse la notion de «génocide» reconnue notamment par Paris, Ottawa et le Parlement européen.