Le service des trains Eurostar a repris progressivement mardi au départ de Paris, Londres et Bruxelles, où des milliers de passagers bloqués par la panne qui a interrompu le trafic depuis ce week-end, se pressaient dans les gares.

Un premier train a quitté la gare du Nord à Paris vers 7H10 GMT, avec trois minutes de retard sur l'horaire prévu, a constaté une journaliste de l'AFP. Il est arrivé à Londres à 09h38 GMT, a annoncé une porte-parole de la compagnie.

Un autre train, arrivant de Bruxelles cette fois, est entré en gare de St-Pancras, à Londres, «à 10H06» GMT, après avoir quitté la capitale belge vers 8H15 locales (7H15 GMT), a-t-elle ajouté.

Les deux rames étaient pleines, ce qui fait environ 750 passagers par train, a indiqué la porte-parole.

«C'a été le chaos», a commenté David James, un informaticien de 47 ans, avant de monter dans la rame à Paris. «On a vraiment passé plusieurs jours pourris», a ajouté ce père de famille, qui voyage avec son épouse, son fils de 7 ans et sa fille de 5 ans.

Après le départ du train, plusieurs centaines de personnes, notamment beaucoup de familles avec enfants, attendaient toujours, dans le calme, de pouvoir embarquer à bord des trains suivants.

Eurostar a prévu une reprise progressive du trafic ce mardi, avec deux trains sur trois, soit 26.000 places. Des trains doivent circuler entre 7H30 et 18H00 GMT au départ de Londres et entre 7H07 et 16H13 GMT au départ de Paris.

Le groupe a toutefois conseillé à ses clients de reporter tout voyage non indispensable, si possible après Noël, un retour à la normale n'étant pas attendu avant plusieurs jours.

À la gare de St-Pancras, dans le centre de Londres, des centaines de personnes attendaient dans la cohue. John Mitchell, 42 ans, est venu avec sa femme et ses deux fils: «on n'a pas de garantie, mais on reste confiant. On m'a dit qu'il y aurait probablement neuf trains, alors j'espère que ce soir, on sera en famille à Paris».

Gregory Mollet, principal d'école en provenance de Lille, estime quant à lui avoir eu «beaucoup de chance».

«À Lille, ils ont donné la priorité aux personnes qui devaient voyager le week-end dernier» mais peu d'entre eux se sont présentés mardi, laissant la place aux passagers avec des billets du jour, explique-t-il en débarquant avec son fils de 12 ans.

En trois jours, environ 75 000 voyageurs de part et d'autre de la Manche ont été affectés par l'interruption du trafic. Dans la nuit de vendredi à samedi, quelque 2 000 personnes ont été bloquées dans le tunnel sous la Manche, provoquant une vive polémique sur la manière dont les voyageurs ont été traités.

La compagnie française de chemins de fer SNCF - actionnaire majoritaire d'Eurostar, aux côtés de la société britannique London & Continental Railways (LCR) et des chemins de fer belges (SNCB)- a tenté de désamorcer la crise et s'est offert mardi une pleine page de publicité dans la presse française.

Sur l'interruption du trafic des Eurostar, la SNCF évoque des «court-circuits» provoqués par une «neige poudreuse exceptionnellement fine». «Accumulée dans les compartiments moteur, elle s'est condensée brutalement lors de l'entrée dans le tunnel», selon la compagnie.

La veille, convoqué par le président français Nicolas Sarkozy et sommé de faire redémarrer le trafic dès mardi, le président d'Eurostar Guillaume Pepy - qui est aussi celui de la SNCF - avait reconnu la nécessité d'«améliorer la communication» aux voyageurs.

Eurostar a précisé que seuls les passagers munis d'un billet pour le samedi 19 ou le dimanche 20 décembre pourraient voyager mardi. Les gens qui devaient emprunter le train lundi ou mardi pourront le faire mercredi et ceux ayant des billets valables pour mercredi ou jeudi pourront voyager jeudi.