Deux Tunisiens qui étaient détenus sur la base de Guantanamo sont arrivés en Italie lundi soir, et y seront jugés pour recrutement présumé de combattants en partance pour l'Afghanistan, a indiqué le ministre de la Justice.

La télévision publique RAI a indiqué que Abel Ben Mabrouk, âgé de 39 ans, et Mohamed Ben Riadh Nasri, âgé de 38 ans, avaient été placés en détention dès leur arrivée à Milan pour être interrogés, a précisé un procureur à l'Associated Press. Les deux hommes sont présumés appartenir au groupe salafiste pour la prédiction et le combat, également connu sous l'étiquette Al-Qaïda au Maghreb islamique.

En plus des deux Tunisiens, un détenu algérien, Saber Lahmar, doit «refaire sa vie en France» a indiqué son avocat Robert Kirsch dans un communiqué. Il est arrivé à Bordeaux, mardi matin, d'après son défenseur à Boston. «Nous sommes reconnaissants au gouvernement de la France de son courage et de sa générosité», a déclaré Kirsch.

Lahmar a été arrêté avec cinq autres Algériens en Bosnie en 2001, et était soupçonné d'avoir voulu monter un attentat contre l'ambassade américaine à Sarajevo. Cinq d'entre eux ont été libérés faute de preuves.

Selon le Washington Post, un quatrième homme, un Palestinien, trouverait asile en Hongrie.

L'Italie a accepté de récupérer les deux prisonniers tunisiens pour donner «un signal politique concret» de l'engagement italien aux cotés des États-Unis sur ce dossier de la clôture du camp de détention de Guantanamo, a précisé le ministre Angelino Alfano dans un communiqué. Les États-Unis considèrent qu'environ 90 des 211 détenus restant à Guantanamo sont libérables et que certains pourraient être rapatriés dans leur pays d'origine.

Les précédentes détenus libérés, deux Ouzbeks en Irlande, et deux Syriens au Portugal, avaient recouvré la liberté dans leur nouveau pays d'accueil.

Le procureur italien tenu à l'anonymat précise que les deux suspects se sont rendus en Afghanistan depuis l'Italie, et ont entretenu là-bas des «relations fonctionnelles avec leur organisation», consistant à recruter des combattants pour des missions suicides.

Nasri est réputé être à la tête d'un réseau terroriste, et considéré par les Américains comme dangereux.