Une députée du parti majoritaire UMP (droite) et célèbre pédiatre française a annoncé dimanche qu'elle allait déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée, jugeant la France «à la traîne» de nombreux pays européens.

Une députée du parti majoritaire UMP (droite) et célèbre pédiatre française a annoncé dimanche qu'elle allait déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée, jugeant la France «à la traîne» de nombreux pays européens.

Loin de corriger ou d'éduquer l'«enfant roi», la petite claque sur les fesses ne contribue, pour Edwige Antier, qu'à la banalisation de la violence.

«Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient sournois, agressif et menteur», déclare-t-elle au journal Le Parisien, en rappelant qu'en 2008, le Conseil de l'Europe a appelé ses États membres à interdire la fessée et que «18 États l'ont déjà fait».

«On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire», affirme la pédiatre, s'appuyant sur «trente-huit ans de pratique».

«Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer», précise Edwige Antier, qui siège à l'Assemblée depuis juillet dernier et ne propose pas d'inscrire l'interdiction de la fessée dans le Code pénal mais, «comme en Allemagne», dans le Code civil.

«L'article serait lu aux parents lors du mariage. Une loi, c'est dire que l'État pose une interdiction. Et la faire connaître, c'est changer les mentalités. Quand la Suède a interdit (la fessée) en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%», fait-elle valoir.

Une fois sa proposition de loi officiellement déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, rien ne garantit qu'elle soit débattue en séance publique et, a fortiori, votée.

«Je n'ai aucune garantie que le gouvernement la reprenne, mais je serai entêtée», assure Edwige Antier, qui estime que «si la France est à la traîne, c'est qu'on s'y refuse à prendre une décision impopulaire».

En France, 87% des parents déclarent avoir déjà donné une fessée et plus de la moitié sont contre une interdiction, selon une enquête de l'association L'Union des familles en Europe publiée en 2007.