Le président en exercice de l'UE, le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, a annoncé mardi le lancement des consultations pour désigner le premier président stable de l'UE et le chef de la diplomatie européenne.

«Je commence maintenant les consultations» pour trouver les personnes qui occuperont les fonctions de président stable et de Haut représentant de l'UE, a indiqué M. Reinfeldt dans un communiqué, peu après la signature du traité de Lisbonne par le président tchèque Vaclav Klaus. Il a ajouté qu'il annoncerait «dès que possible» la réunion d'un sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'Union pour désigner ces deux personnalités qui seront le visage et la voix de l'Europe, et qu'il comptait que le traité entre en vigueur le 1er décembre.

Jusqu'ici, la recherche du «George Washington européen» s'apparentait à un théâtre d'ombres chinoises, où chacun avançait masqué.

Ainsi, le sujet n'était officiellement pas à l'ordre du jour du sommet des dirigeants de l'UE jeudi et vendredi dernier à Bruxelles même si, dans les coulisses, tous les chefs d'État et de gouvernement ne parlaient que de ça.

«Bien sûr que nous en avons parlé», avait admis le président français Nicolas Sarkozy annonçant par ailleurs que Paris et Berlin soutiendraient le même candidat au poste de président.

Concernant cette fonction, le nom du chef du gouvernement belge Herman Van Rompuy semble faire l'objet d'un consensus.

«Il y a un consensus sur son nom, ce qui est rare à 27. Personne d'autre ne fait l'unanimité», a déclaré lundi à l'AFP un diplomate européen .

L'ancien premier ministre travailliste britannique Tony Blair faisait figure de grand favori, mais l'euroscepticisme de son pays, qui n'est pas membre des zones euro et Schengen, et le souvenir de son engagement dans la guerre en Irak, ont réduit fortement ses chances, ont souligné des responsables européens.

L'autre grande bataille en préparation est le choix du futur haut représentant, véritable «ministre des Affaires étrangères» de l'Union, et sans doute «homme fort» de la future UE.

L'intensité de la campagne de Londres pour Tony Blair pourrait préparer le terrain à une solution de repli: celle du chef de la diplomatie britannique, le travailliste David Miliband pour le poste de haut représentant.

Les socialistes européens poussent en tout cas en ce sens, même si l'intéressé assure ne pas être disponible.

Le gouvernement italien dirigé par Silvio Berlusconi a de son côté multiplié les signes en faveur d'un de ses opposants, l'ancien chef du gouvernement italien et ex-ministre des Affaires étrangères de gauche Massimo D'Alema.