Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture au coeur d'une polémique sur son livre «La mauvaise vie», l'a évoqué deux fois à la télévision lors de sa parution en 2005. Voici les extraits du livre et de ces interventions.

Dans son livre:

«La plupart d'entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu'on pourrait attendre de leur activité. J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille (...) La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n'ai plus besoin de refréner ou d'occulter. L'argent et le sexe, je suis au coeur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu'on ne me refusera pas (...) La morale occidentale, la culpabilité de toujours, la honte que je traîne volent en éclat».

À la télévision:

Émission «On ne pas plaire à tout le monde» (France 3) du 20 mars 2005:

L'animateur Marc-Olivier Fogiel: «Vous dites dans chaque club (en Thaïlande) les garçons se tiennent sur la scène, le numéro est accroché à l'aine en évidence à l'heure la plus chaude quand la salle est pleine à craquer (...) Vous, ça ne vous fait pas beaucoup rire mais en même temps vous prenez un numéro.»

Frédéric Mitterrand:«Oui, c'est comme ça que ça marche.»

Marc-Olivier Fogiel: «Vous parlez de mauvaise vie mais est-ce que au milieu de cette ambiance un peu glauque (...) vous avez mauvaise conscience?»

Frédéric Mitterrand: «Ça dépend et je pense que c'est pour ça que je ne pouvais pas faire l'économie de ce chapitre (...) Je pense qu'à partir du moment où je construis un livre sur toutes ces années en onze chapitres, si je n'avais pas écrit ce chapitre là qui n'est que l'un des onze, j'aurais menti et que le but de ce livre était de ne pas mentir, à moi-même et de pas mentir avec le projet qui est de faire un livre qui aille beaucoup plus loin (...) que la simple anecdote.»

 

Émission «Culture et dépendances» (France 2) du 6 avril 2005 :

L'animateur Franz-Olivier Giesbert: «La rumeur, c'est qu'on dit Frédéric Mitterrand, il aime les petits garçon, il est pédophile.»

Frédéric Mitterrand: «Peut être, mais c'est pas vrai. Quand les gens disent les garçons, on imagine alors les petits garçons. Ca fait partie de ce puritanisme général qui nous envahit qui fait que l'on veut toujours noircir le tableau, ça n'a aucun rapport. Et évidemment, je m'expose, peut-être à ce genre de danger puisque d'une part je parle des garçons (...) et que je parle aussi du désir du paternité. Que de tout ça je parle franchement (...) et que je parle de tout cela, évidemment, je cours le risque de ce genre d'amalgame. Je le cours plus d'autant plus facilement ce risque là puisqu'il ne me concerne pas.»